Ce quatrième volet de la saga Mad Max a été l'arlésienne des calendriers de tournage pendant 30 ans. Envisagé dès la sortie de "Mad Max : Au dela du dôme du tonnerre" en 1985, une première date de tournage est annoncé en 1997, puis en 2003, 2006, 2009, 2010 pour finalement ne se faire réellement qu'en 2012 avec une sortie en 2015 ! En 30 ans, le projet a évolué, la technique aussi, et le film de 2015 ne ressemblerai surement pas au projet initiale de 1997 s'il avait été réalisé. Mel Gibson devenu trop vieux est remplacé par Tom Hardy et le lien de ce film avec les films précédent n'est pas très claire. Mad Max semble ici être devenu un mythe, voir une marque de fabrique, plus qu'un personnage. D'ailleurs à bien y regarder, on ne peut même pas dire qu'il tienne le rôle principal dans ce film dont l'histoire est plutôt basé sur le personnage de Furiosa interprété par Charlize Theron.
Certain préfèrent voir ce film comme un reboot de la franchise plutôt qu'une suite. Il y a pourtant quelques indices qui lie ce film au précédant, d'abord l'évolution esthétique des véhicules, qui sont dans la parfaite lignée de l'évolution de la saga en franchissant à chaque film un palier supplémentaire dans la démence créative des carrossiers. Et puis ce goût pour le tribalisme sectaire et ces mystérieux flashs d'enfants semblent bien lier le film avec la fin calamiteuse du film précédent.
Mais d'autres indices au contraire déconnectent le film de la saga Gibson. Le retour du pétrole, qui avait disparue du troisième film et surtout une structure du scénario qui ressemble beaucoup au deuxième film, le camion citerne ou le plan d'introduction de "Fury road" qui semble être directement tiré de "Mad Max 2".
Si l'histoire de cette suite laisse perplexe les fans des anciens films, tout le monde s'accorde par contre à dire que visuellement le film tiens ses promesses. Chaque plan semble survitaminé d'adrénaline du début à la fin, dans des cascades impressionnantes s'enchainant dans un montage frénétique, sur fond d'une bande originale grandiose mélangeant classique, électronique et guitares électriques. On pourrait croire qu'à près de 70 ans, la mise en scène de George Miller se serait assagie face à la nouvelle génération de réalisateurs armée d'effets spéciaux numériques. Il n'en est rien. George Miller va plutôt leur mettre une bonne déculotté, en prouvant qu'une bonne cascade tournée en direct vaut toujours mieux que des simulations faite derrière des écrans d'ordinateurs.