Rarement un film d'action ne m'aura autant séduite. Ne m'aura pris aux tripes, totalement, dans la noire salle sur grand écran, projetant des images foudroyantes, des paysages à couper le souffle, des images d'une esthétique époustouflante, changeant amplement des blockbusters fades qui se vendent à la pelle comme on vendrait de la bouffe.
Ce Mad Max n'a rien de tel. Foudroie tout sur son passage : une bombe qui éclate, provoquant le souffle court, la gorge qui se noue à plusieurs reprises. Une montée en adrénaline surpuissante, qui n'a jamais été autant au sommet de sa forme.
Ainsi, ce qui transporte au sommet du monde, ce qui exalte, éclate, anéanti, surpasse le tout, c'est cet univers crade, noir, sale, embaumé par la laideur, aux créatures toutes plus hideuses les unes que les autres. On ne s'étonne plus de rien. Des femmes aux seins gargantuesques, aux chairs grasses et nues, s'étendent en masse comme des cobayes, des tuyaux attachés à leur mamelles pleines de lait : une épouvantable usine à lait où l'on exploite tout un chacun, où l'humain n'est plus qu'un mot qui ne veut plus rien dire. Tout ça bien sûr, le film ne l'exploite pas assez, où alors que très peu. C'est dans l’ordre naturel des choses, du monde apocalyptique qui entoure les êtres du films. Et en cela, Mad Max : Fury Roard excelle amplement : il cisaille ici et là un monde foudroyant, grouillant de milles choses, et on y croit, oui, on y croit.
Bien sûr, il y a le héros archétype, beau gosse, un peu benêt, sans grande psychologie, comme le reste des personnages : mais ce n'est pas étonnant puisque le film est seulement là pour amener du rêve, du spectaculaire, encore et encore, de l'action, comme d'ailleurs tous bons nombres de blockbusters : car il ne faut pas oublier que c'est avant tout un film à gros budget, pour ramasser de la thune.
Il y a ces filles aussi, montrées cruches et archétypes. Pour le besoin du film, oui, mais quand même. Là, c'est un peu gros. Quand est-ce que les américains arrêterons-ils de mettre en scène des blondes hyper sexy, archétypes, cruches et écervelées ? Certains disent que le film est "féministe". WHAT ? On va quand même pas employé ce mot à toutes les sauces. Ce n'est pas parce que le chef est une femme aux cheveux courts aux allures de garçons que ce film peut-être caractérisé de féministe. C'est n'importe quoi.
Ainsi, le film créé une émotion pure, réelle, totale. Sans en faire des tonnes (ou presque) comme c'est le cas de la plupart des séries, des films commerciaux américains qui extrapolent la moindre émotion.
L'émotion ici, vient de l'univers. Des paysages de sables, des humains posés là au milieu de nul part. Et c'est beau. Rare pour un film d'une telle ampleur.
On y croit à fond la caisse. Et c'est chouette.
On en aimerait plus de ces films sans chichis, amples dans leur singularité à créer des univers monstres, à l'ampleur radicale. Si tous les blockbusters étaient ainsi, de telles choses grandiloquentes et sincères, le cinéma se porterait bien mieux, beaucoup mieux. On croise les doigts, on espèce.
Un film radical qui fracasse tout sur son paysage. La somptueuse musique embellit le tout, totalement.
Ça fait du bien, oh que oui !
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