Visuellement, Mad Max est très réussi : des plans superbes dans le jaune du désert, une tempête de sable électrisante, une jolie scène dans les marais. Question ambiance, tout est là aussi : du post-apo punk, du chrome sale et des gros trucks, une communauté de zouaves blancs qui se pimpent la face avant d'aller faire les kamikazes. Ça beugle, ça démarre au quart de tour, c'est beau et vivant.
Le scénario, en revanche, est un véritable torchon avec lequel l'équipe du film a essuyé les larmes douloureuses des spectateurs pour se hum... L'histoire est aberrante du début à la fin : Charlize Theron vole un camion et 5 pondeuses pour rejoindre la terre promise. Très énervé, son mari le terrible morceau de pus blond la poursuit et marque un point d'honneur à respecter cette distance merveilleuse du "on va presque vous rattraper... Attention... On est juste derrière... Sentez le souffle chaud de notre guitare électrique incendiaire sur votre dos". Une fois que, ouf, le convoi leur a échappé, la fine équipe décide de ...
faire demi tour ? (c'est là que le scénar vous déclare officiellement qu'il se fout de votre gueule), de passer très vite à travers leurs ennemis (toujours incapable de les rattraper) pour prendre une citadelle vide et... fin.
Ah vraiment, c'est une bien belle histoire. Remarque, le film s'appelle "Fury Road", c'est logique que ça se passe sur la route, mais là même Kerouac a envie de vomir l'asphalte. Un tel manque de développement de la ligne d'intrigue m'attriste d'autant plus que, vraiment, il y avait un sacré potentiel dans ces histoires de lutte aquatique dans le désert à coups de pneus. Même gâchis pour la B.O., on aurait pu espérer mieux qu'une succession de clichés vaguement épiques.
Qu'un blockbuster remplisse plus que les attentes standards en matière d'inventivité, de visualité, de personnages ou de petits détails cools, bravo. Ce n'est pas une raison pour autant pour fermer les yeux sur le vide abyssale de l'histoire et crier au génie.
Mais tout va bien, il me reste de jolies images de désert dans la tourmente, une scène ridicule de cinq nymphes-mannequins hollywoodiens incroyablement peu crédibles en train de boire dans le désert et les belles lèvres boudeuses de Tom Hardy qui, avouons-le, ne sert littéralement à rien dans ce film.