J'attendais énormément de "Mad Max : Fury Road" : on ne reprend pas une série de films commencée en 1979 et arrêtée depuis 20 ans sans avoir quelque chose d'énorme à proposer. J'ai été rassuré en voyant la bande-annonce, une des plus folles qui m'a été donné de voir.
Le film est à cet égard assez fidèle à sa promotion : grandiloquant, coloré et puissant.
Mais ce n'est pas aussi bien que je l'espérais. En fait, je ne m'imaginais pas que ce serait une course-poursuite quasi-permanente de 2 heures. J'imaginais plutôt des scènes d'action époustoufllantes et repoussant encore d'un cran ce que l'on peut faire dans les blocksbusters mais entrecoupées d'un scénario qui puisse justifier tout ceci.
En réalité, dans Mad Max Fury Road, le scénario tient en une phrasee : une lieutenant d'un gourou mégalomane et un survivant fuient dans un monde post-apocalyptique pour survivre et sauver les filles du harem de ce gourou alors qu'ils sont poursuivis par des guerriers dans une ribambelle d'engins plus fous les uns que les autres. Cette phrase va justifier tout le film. Le spectateur ne devra pas se poser de questions comme "mais comment peuvent-ils partir à plusieurs centaines de personnes pendant des jours au milieu du désert sans nourriture ni eau ?" ou "Pourquoi ont-ils tous des bagnoles qui consomment plus que 3 hummers réunis alors que l'on est dans un monde sans raffinerie ?".
Je trouve cela dommage car cela limite l'immersion dans le film. Je le vois plus comme un grand 8, une grosse expérience de cinéma qui aurait pourtant pu être bien plus.
Donc il faudra prendre "Max Max : Fury Road" pour ce qu'il est : un film barroque au plus haut point, qui va repousser les limites du blockbuster pour enfin venir faire la bonne conciliation entre CGI et véritables cascades.
C'est là où le film réussit le mieux : réintégrer du réel dans le blockbusters car certaines cascades ne sont pas faites par numériques et un nombre impressionants de voitures ont été détruites au cours du tournage. 140 véhicules (80 + leurs doublures) ont d'ailleurs été créés de toute pièce pour le film.
Alors tout cela donne une grande claque : on reste accroché à son siège pendant les 2 heures de la course-poursuite.
Toutefois, ce qui m'aura le plus marqué dans ce film, c'est la beauté de certains plans et notamment l'utilisation des couleurs.
Par exemple, je me souviens d'un plan dans un désert où les fugitifs regardent une étoile filante. Le plan est tout en nuances de bleu. Il est fascinant et sublime. Et ce n'est qu'un exemple ! Le film est rempli de ces plans dont une couleur va saturer l'image (le jaune ou le orange en général) pour en faire ressortir une sorte de vivacité (au sein de couleur vive). Généralement, ces plans sont accompagnés par une position de la caméra qui permet une composition de plan tout aussi symbolique.
George Miller donne donc une grande leçon de cinéma.
Il est juste dommage que le film ne se soit pas accordé un scénario plus solide car je n'aurais pas hésité dans ce cas à mettre 10/10 et à proclamer comme beaucoup le font déjà que "Mad Max : Fury Road" est l'un des plus grands films de l'histoire du cinéma.