Madame Bovary par Johannes Roger
Je n’ai jamais lu le roman de Flaubert, ni même vu les autres adaptations, par contre j’apprécie le cinéma de Vincente Minnelli, et là pour le coup c’est un régal. L’histoire débute sur le procès de l’écrivain, il se fait alors l’avocat de son héroïne, personnage de rêveuse incorrigible rattrapée par la dure réalité. Cette astuce de scénario permet d’emblée d’adopter le point de vue du personnage principal, admirablement incarné par Jennifer Jones. La beauté et le lyrisme de la mise en scène de Minnelli font le reste, son style culmine lors d’une scène de bal ou la caméra tourbillonne jusqu’à l’ivresse embarquant ses personnages dans le vertige des illusions pour l’héroïne, vers sa chute pour son brave docteur de mari. On notera également un subtil jeu avec les miroirs, miroirs aux alouettes renvoyant à Emma Bovary l’image d’un conte de fée, ou celle de la triste réalité suivant ses états d’âmes. Le cinéaste fait donc de Madame Bovary une héroïne moderne, qui faisait écho à ce que vivaient les femmes américaines dans les années 50. Je ne sais pas si cette adaptation est fidèle, à la limite je m’en fiche, mais ça reste l’un des meilleurs film de son auteur.