Madame Miniver par Maqroll
Que dire de ce film tourné quasiment au moment de son action, soit en pleine deuxième guerre mondiale d’une manière totalement académique par William Wyler qui venait pourtant de donner auparavant quelques-unes de ses plus belles œuvres telles que L’Insoumise ou Rue sans issue ? Que dire sinon que c’est un mélo rempli de bonnes intentions et de pathos assommant ? Nous sommes en plein Blitz dans un petit village anglais, que Wyler essaie de rendre vraisemblable à coups de clichés (le flegme, l’humour) en oubliant juste un petit détail : l’Angleterre est peuplée d’Anglais et non d’Américains. Ses personnages, parlent, pensent, agissent comme des Américains et non comme des Européens. Greer Garson notamment n’est absolument pas crédible dans son personnage. Walter Pidgeon fait un peu illusion et seule Dame May Witty, en vieille dame impayable, s’en tire honorablement dans un numéro plein de roublardise mais aussi de dignité… La fin est particulièrement consternante lorsque, dans une église ravagée par les bombardements, un pasteur explique consciencieusement à ses ouailles comment comprendre la guerre… comprend qui peut !