Trevor est un skinhead de 16 ans en but à toute autorité, et qui va être placé dans un centre social à la suite de la dégradation d'un magasin tenu par un Pakistanais. Pris en charge par un éducateur qui veut le remettre sur le droit chemin, Trevor n'a en tête que de sortir de là et de vivre comme il l'entend.
Le cinéma d'Alan Clarke (qui a surtout réalisé des téléfilms, dont celui-ci), était de montrer les tares d'une Angleterre qui souffrait de problèmes économiques dans les années 1980, avec une violence à la fois chez ce jeune homme, mais aussi dans les institutions de son pays. Le film est avant tout porté par l'excellent Tim Roth, dont c'était le premier rôle, et qui fracasse déjà tout, alors qu'il est présent sans arrêt à l'image. On voit que c'est un jeune rebelle, qui est allé jusqu'à se graver une croix gammée sur le front, orné de plusieurs tatouages, à problèmes, et dont le langage très grossier (en gros, pas une phrase sans un fuck), causeront bien des soucis à la diffusion de Made in Britain à la télé.
Par la violence qui est suggérée, voire montrée, aussi bien du personnage de Tim Roth que de l'institution, notamment dans la dernière partie, Alan Clarke fait sans doute un portrait déprimant du monde qui l'entoure, à travers le prisme de ce skinhead, incapable de se réinsérer, de vivre avec d'autres, jusqu'au final où plus sombre que ça...
A l'inverse de Scum, je regrette juste que le format téléfilm (et plein écran) font que les gros plans sur les acteurs soient incessants, mais Made in Britain, qui a d'ailleurs bénéficié de quelques projections au cinéma en France, reste fort, et révèle mine de rien un acteur en devenir.