Chouette comédie !
L'intrigue est globalement bien construite. On sent parfois les quiproquos un peu forcés, un peu lents aussi à se mettre en place, mais la séquence finale fonctionne assez bien. Certains gags sont moins fort que d'autres, c'est parfois juste bon enfant et ça pourrait aller plus loin, mais globalement on ne s'ennuie pas. Les personnages sont bien construits, bien exploités ; on aimerait que certains soient plus exploités mais au moins on ne tombe pas dans le pathos inutile.
La mise en scène est réussie : on voit ce qu'il faut voir. Pas de génie dans tout ça, pas de séquence hallucinante, mais une caméra simplement au service de l'histoire, un réalisateur qui ne cherche pas à épater par une technique virtuose, mais qui au contraire se fait discret pour que le spectateur puisse apprécier les acteurs et rire des blagues. Les acteurs sont bons d'ailleurs, ils ont la tête adéquate (à ce titre, la séquence de la lettre chez les Hartman est excellente) et leurs prestations sont convaincantes.
Ce que j'aime bien dans ces vieux films nous parmlant de l'éducation, c'est qu'on se rend compte qu'en fait... c'était pas mieux avant. J'entends souvent ça, des vieux profs qui disent que c'était pas comme maintenant avant et que c'était mieux, que les élèves étaient plus sages. Je n'ai qu'une petite expérience, je n'enseigne que depuis 6 ans (et encore, c'est seulement ma troisième année en continu), mais je ne partage pas cet avis. Quand j'étais ado, déjà, je trouve qu'on faisait les mêmes conneries. Un ado c'est con par définition. Et arrogant. Je l'étais aussi. Mes camarades l'étaient aussi. De ce que j'ai entendu des bêtises de mon père ou de collègues, visiblement, c'était pareil durant leur jeunesse, peu importe l'âge. Et quand je vois un film comme celui-ci ou "Les 400 coups", je me dis que c'était pareil. La différence, c'est que les élèves ont maintenant des outils technologiques pour perturber le cours. Mais il n'y aurait pas de portable en classe, ils parviendraient à faire des bêtises. Il faut aussi signaler que une école n'est pas l'autre. Qu'en fonction de la population alentours, de sa réputation, du personnel, des événements qui ont pu se produire, un public réagira différemment et sera peut-être plus ou moins difficile que les années précédentes. Quand un prof dit : "ha mais y a 10 ans j'avais pas autant de problème" il faut se dire, que tout un tas de facteurs peuvent contribuer à ce déclin, que ce n'est pas seulement l'éducation actuelle. Car dans d'autres écoles, tout peut très bien se passer. Maintenant je ne dédouane pas non plus un facteur en particulier (que ce soit l'éducation à la maison, l'arrivée de la technologie), car TOUT contribue au changement. En bien ou en mal. Mais juste pointer le doigt sur un facteur et ignorer le reste, si c'est plus facile pour trouver un coupable et sanctionner, c'est par contre contre-productif pour tenter de comprendre ce qu'il se passe. Mais bon, là je touche à un sujet pour lequel je pense qu'il n'y a pas vraiment de solution. Il faut juste trouver une forme d'équilibre, et pour cela continuer de punir ce qui est punissable... mais arriverons nous vraiment un jour à avoir une classe silencieuse? Et est-ce une bonne chose de toutes façons que d'avoir une classe silencieuse ? Ce qui m'inquiète le plus, c'est de voir des adultes incapables de se tenir silencieux, de garder leur téléphone en poche lors d'une réunion, d'éviter de parler dans le dos d'un collègue, etc. .
Bref, pour en revenir à mes moutons, ce film est marrant.