Madeline, une adolescente en situation de détresse mentale et harcelée à l’école trouve du réconfort dans une troupe de théâtre ou elle évolue comme la plus jeune actrice de l’équipe et trouve beaucoup de réconfort au sein de l’équipe. Parallèlement, elle fait face à sa mère, Regina qui se révèle protectrice jusqu’à l’étouffement de sa propre fille. Leur relation toxique se devine rapidement à des détails infantilisants comme le fait de donner à manger à sa fille à la cuillère alors qu’elle a 16 ans ou bien le fait de se blottir contre la joue de sa fille après une violente dispute où Madeline la repousse immédiatement.

Dans un premier temps, ses répétions pour la pièce de théâtre semblent être un exutoire pour Madeline mais sa passion pour la scène se mue également dans une relation inappropriée avec sa mentor , Evangeline, la menteuse en scène. Elle prend en quelque sorte le rôle de la mère idéale de substitution aux yeux de l’adolescente. Insidieusement, Evangeline, l’encourage à performer ses traumatismes et sa relation chaotique avec sa propre mère sans lui apporter véritablement de soutien moral et Madeline finit lentement par se perdre entre jeu, réalité et hallucinations. Une scène particulièrement déchirant la montre en train d’errer dans les rues de New York, encore vêtue de son masque de scène en interpellant les passants qui la prenne pour une junkie. Parfois, on ne sait pas si elle délire ou vit réellement les évènements, ce qui laisse beaucoup d’interrogation au spectateur sur la véracité des faits qui restent libre d’interprétations. En me renseignant sur le film, j’ai appris que la jeune femme souffrirait d’un trouble dissociait de l’identité. Ce trouble profondément handicapant survient après de lourds traumatismes vécus dans l’enfance tels que des agressions verbales, physiques ou sexuelles qui expliqueraient le désespoir de Madeline.

Le point de non retour intervient lorsque la menteuse en scène fait intervenir la mère de Madeline afin qu’elle joue avec elle et le reste de l’équipe, la jeune fille improvise une scène violente ou elle imite Regina, sa mère dans un de ses souvenirs traumatiques. Quand cette metteuse en scène devrait simplement s’inquiéter pour la jeune fille, elle parvient juste  à l’encenser pour son jeu d’actrice et l’encourage à puiser dans son mal être alors qu’on perçoit une adolescente à bout de nerf.

Seuls les autres acteurs finissent par craquer et remarquer à quel point les félicitations de X sont inconnues et bannissent la metteuse en scène pour prodiguer du soin à Madeline dans une véritable transe cathartique. Déguisés en animaux, les membres de l’équipe prennent le parti de la jeune fille en jouant à faire peur à la metteuse en scène afin de la ridiculiser. Désormais Regina, n’a plus aucun pouvoir et surtout plus d’emprise sur Madeline.

Un dernier plan sublime montre Madeline rayonnante et dansant avec la troupe dans la rue face au soleil. L’image se trouble et dépeint une autre facette ou l’on aperçoit la jeune fille de dos vagabondant avec difficulté sur la route en grande fragilité.

Ce film aborde avec justesse les relations d’emprise entre mère et fille et aussi entre acteurs et metteurs en scène bien que certaines scènes sont difficilement regardables par leur noirceur. Des films comme Black Swann (Darren Aronofsky, 2010) font échos à la maladie mentale d’une jeune actrice vivant avec une mère castratrice et un réalisateur malsain ou encore plus récemment Ladybitch (Paula Knupling et Marina Prados, 2023) disponible sur Arte ou une troupe de théâtre se révolte contre un metteur en scène qui n’hésite pas à abuser de ses actrices. Une belle découverte MUBI, plateforme streaming avec des films indépendants qui change de la programmation de plus en plus lisse de Netflix ou Prime et pour finir une brillante prestation de Helena Howard, l’interprète de Madeline.

kosdksdlsldk
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le 10 mars 2024

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