Mademoiselle a été un véritable phénomène à Cannes, et ce n'est pas volé. Je peux dire sans problème qu'il s'agit d'un des meilleurs films de cette année 2016.


Après un Stoker que j'ai trouvé bordélique (je n'ai jamais vu Old Boy, allumez torche et brandissez fourches, je connais la rengaine), Park Chan-Wook revient plus fringant que jamais avec une histoire mêlant thriller, drame et romance. Ces trois éléments sont parfaitement mélangés pour donner une véritable claque de choc et de tristesse mais non sans être poétique dans les meilleurs moments.


Dans Stoker, la narration était beaucoup trop bordélique et jouait beaucoup trop sur les subtilités visuelles pour captiver et être compréhensible (à mon sens), la ligne directrice de Mademoiselle est bien plus simple mais se permettra quand même de jouer avec nos cerveau avec un sadisme dont seuls les maîtres comme Hitchock en ont.


On pense au début qu'il s'agira d'une histoire romantique sur fond d'histoire d'arnaque.


Jusqu'au moment déchirant où Sookee se fait interner. Excellent et la surprise est totale, on est attristé par ce qui arrive à Sookee mais en plus on croit qu'elle s'est faite manipulé dès le début par une mademoiselle en apparence vulnérable qui s'est avéré être une véritable garce.
Puis le film nous rappelle que ce n'était que la première partie du film.


Et pourtant ce n'est pas fini.


Cette seconde partie, quel régal ! C'est comme une scène finale à twist ending mais qui dure plus d'une heure. On se rempli de révélations sur l'intrigue, l'histoire nous paraît plus clair qu'elle ne l'était déjà et on se rend compte (avec plaisir) que Park Chan-Wook s'est bien foutu de nous. Et c'est jubilatoire lorsqu'on se rend finalement compte que la scène déchirante que nous avons vu à l'asile, et même tout ce qu'on voyait dans le film n'était que la surface. Et pourtant, le film nous envoie la troisième partie avec les informations des deux intrigues en tête pour nous rappeler que ce n'est pas encore le dénouement.


La réalisation est virtuose, Chan-Wook gère l'espace de ce manoir Sino-Anglais sinistre avec tact. Ce qui est encore plus fort, c'est le montage qui cache les moments clés (ce qui donne l'impression de survoler la première partie avec les scènes manquantes, visible mais sacrifice nécessaire et logique pour donner plus de force à la partie qui suit), il pense quand même à placer des repères pour que nous ne soyons pas perdu dans le temps une fois l'histoire redémarrée depuis un autre point de vue. La narration ne se perd pas et on remarque de multiples subtilités visuelles qui vont et reviennent pour donner sens à chaque image mais pas trop pour ne pas perdre le fil.
Park Chan-Wook s'amuse avec nous, sadique certes, mais extrêmement clair et talentueux. On prend du plaisir à se faire manipuler de la sorte, de même que les personnages.


Avec ce réalisateur derrière la caméra, la prestation des acteurs ne pouvaient êtres qu'au maximum. Suffisamment investis dans leur personnages pour porter l'histoire qui part pourtant dans des moments sensuels et d'autres glauques (sérieux, je les félicite de rester concentrer avec toutes ces histoires salaces et cochonnes entre l'oncle et Hideko, et si ce n'était que ça...).


Pour finir, Mademoiselle de Park Chan-Wook est à conseiller. D'abord parce qu'il s'agit de l'un des meilleurs films de l'année 2016 avec The Revenant et Les 8 Salopards, mais surtout parce qu'il s'agit d'un coup de maître en terme de suspense et de romance. Un incontournable et peut-être même un futur classique.


(et les scènes de sexe sont vraiment excellentes, ça peut en choquer plus d'un mais ça fait de l'effet. Oh ça va, je dois vous rappeler ma critique de *L'Empire des Sens* pour vous dire que le sexe exprime l'amour et est du cinéma à part entière ?).

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le 7 nov. 2016

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Housecoat

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