Thriller à tiroirs d'une grâce rarissime nappé de poésie, de littérature, Mademoiselle s'offre au spectateur comme une oeuvre complexe, passionnante, surprenante et cohérente de bout en bout.
Complexe à plus d'un titre. A la fois dans sa narration épisodique, jouant sur les voix off et les ruptures de ton. Mais aussi au cœur de son scénario alternant, emprisonnement, histoire, saphisme, plans de dupes, enfermement sur soi et mal être entre la Corée du Sud et le Japon à cette période.
Passionnant et surprenant le film l'est de bout en bout par une mise en image sublime de son arc narratif et l'îconisation de ses personnages. Chaque décor, émotion de personnages, situation est filmé et traduite avec une fluidité de travelling magistral, un sens de l'espace créant une atmosphère fantomatique enivrante et des plans dignes de tableau de peintres. La peinture et la littérature sont encrées d'ailleurs dans le récit. Les visages et les corps se figent tel au cœur d'une grande fresque et se dévoilent comme héroine, anti-héros littéraire tout au long du métrage.
Cohérent de bout en bout, le film l'est et j'en reviens à mon titre la beauté du twist. Reposant sur des retournements de situation et points de vues, Park Chan Wook nous invite à suivre son histoire tout en retournant nos sentiments, et ce, sans perdre le spectateur et le prendre pour un idiot. Un pari risqué relevé haut la main par mise en scène de l'espace, la croyance en son histoire et ses personnages.
Mêlant les genres et thèmes,
(Thriller, horreur, érotisme, humour cynique, triangle amoureux, histoire de La Corée du Sud)
et emprunt de multiples références,
(Passant des Liaisons Dangereuses, à Cronenberg, à Pasolini et Hitchcock, tout en restant cohérent)
Park Chan Wook livre un film d'une beauté et d'une grâce enivrante à souhait, bien qu'un petit peu trop long et répétitif dans sa deuxième partie, c'est une grande oeuvre comme l'on n'en voit peu et au très beau message final.
L'amour triomphe de tout