Park Chan-wook récidive dans la médiocrité.
13 ans après un Old Boy frisant le ridicule, l'artiste sud-coréen s'obstine à proposer au monde sa petite (minuscule) idée de la vengeance. Évidemment, il y a beaucoup à dire, et cette critique (la première sur ce site) ne sera pas exhaustive (comme les suivantes) en terme de faiblesses. Globalement, pourtant, le procédé reste simple : emballer d'un gloubiboulga esthétique une œuvre au scénario vulgaire, mêlant personnages en plastique, intrigues connes à répétition et idéologie crétine.
D'abord, sur les images.
Park Chan-Wook saisit une nouvelle occasion, dans ce long-métrage Mademoiselle, de nous vomir sa virtuosité visuelle. Les cadres sont millimétrés, la lumière prend la pose. On dirait de la magie. Tout paraît évident et facile ; la dramaturgie y est éblouissante; la sexualité devient touchante ; tout vit : du pathétique à l'hilarant. C'est ça, d'être un maître de la technique. Ça permet de produire des mirages. Et ces mirages sont le bras armé du mauvais.
Je m'explique : par la beauté, Park Chan-Wook camoufle ainsi toute la merde : l'esthétique sert dans ce film à encenser le lesbianisme et à inciter au complot contre la gente masculine et conséquemment le patriarcat, tout bêtement ; ainsi, même s'il use de stratagèmes précis et efficaces, ceux-ci apparaissent comme un aveu de faiblesse du réalisateur, qui n'arrive pas (toujours et encore) à saisir l'époque ni les enjeux réels du monde qu'il nous livre et celui dans lequel il nous le livre (le notre), en persistant à livrer des personnages caricaturaux (bien que stylés), maniérés, fantasmés, hors du temps, sans substance ; en gros, les hommes sont dominateurs et pervers, les femmes opprimées et gracieuses, et la revanche de ces dernières sur ces premiers passe par le complot, la dissimulation, et la traitrise ; sans que jamais ne soit évoqué la question sociale et la complexité d'une lutte intestine du clan des opprimés et celle du clan des oppresseurs, balayant ainsi de substance son propos féminisant en niant l'absurdité et le paradoxe d'une transposition idiote des problèmes sociétaux actuels vers ceux de l'époque dans laquelle il fait évoluer ces pauvres acteurs vers le désastre qu'est ce film.
Mais Park Chan-Wook nie-t-il réellement ces fatales maladresses? C'est ce que j'ai cru en sortant de la salle de cinéma. Sur le chemin jusqu'à mon petit studio humide, rentrant seul de cette soirée perdue, j'ai pensé que Park Chan-Wook était un être déficient intellectuellement. Puis j'ai vu la moyenne de Mademoiselle sur ce site infesté de pseudo-cinéphiles, et la lumière est arrivée.
Park Chan-Wook n'est pas bête. C'est un ouvrier de la grande machine de propagande occidentale. Il pose par ce film sa pierre à l'édifice du grand mensonge capitaliste, qui veut nous faire croire que les tensions sociales existent entre les hommes et les femmes, les gouines et les hétéros, (bientôt les jeunes et les vieux?), alors que l'oppression des propriétaires sur les esclaves s'intensifie toujours.
En produisant cette œuvre jolie, vernie de beaux mouvements de caméras, d'effets de style sophistiqués et épurés, il s'attire ainsi la sympathie de la petite bourgeoisie intellectuelle, ancienne classe moyenne oppressée : vous. Les bobos.
Les seuls qui, historiquement, ont toujours permis aux aliénés de se soulever contre la machine. Maintenant vous êtes complices : une troupe d'aveugles complaisant.
Allez-y, continuez de trouver ça " fabuleux ! ", " étonnant ! ", et ratez tout. La construction de votre bon goût mais surtout, la prise de conscience du pitoyable de votre existence.