« Mademoiselle » nous baigne dans le récit d’une arnaque tripartite où les arroseur.ses n’en finissent pas d’être arrosé.es. Son esthétique nippo-coréenne invite tout d’abord à la découverte d’un monde presque onirique, d’une complexe simplicité, à la bordure de toute époque. Tandis que le personnage d’Hideko est présenté comme pur et frêle, ceux de Sookee et du Comte n’inspirent qu’assez peu confiance. Leur survie dans ce monde est due à toutes formes de tromperies imaginables, perpétuées bien avant leur rencontre avec la prude que semble être Hideko. Mais à l’image d’un Parasite de Bong Joon Ho, il faut savoir se méfier de ce qui apparaît sous nos yeux de spectateur.ices comme étant « évident ». Tous.tes, aussi tordu.es les un.es que les autres, aspirent à détourner l’issue de leur péripétie partagée dans leur intérêt propre - ou presque -. Sous le regard d’une assemblée d’hommes pervertis par des fantasmes sexuels désabusés, nos deux protagonistes femmes s’émancipent avec tactique et intelligence des bras de ces patriarches. « Sororité » : amour et bienveillance entre deux femmes, apparaissent comme l’issue de ce lourd voyage - de ce film -. Une certaine critique d’un patriarcat d’époque, pourtant aux résonances très actuelles, est dressé au travers du récit de Park Chan-Wook. Malgré tout, on ressent une vision très masculine dans la réalisation de « Mademoiselle », portant encore une fois ses protagonistes femmes au cœur de tourmentes amoureuses, où leurs corps dénudés sont sexualisés à outrance. Alors, vive dénonciation ou onirisme machiste ? En tout cas, il est sûr que « Mademoiselle » a su faire effet auprès de son audience.

sarakaille
7
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le 28 déc. 2020

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sarakaille

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