Un grand chelem de toute bôôoté!

A l'occasion d'un festival du film international, j'ai pu voir Ah-Ga-Ssi.
J'avais pas lu le synopsis ni vu la bande annonce. Je savais juste que c'était réalisé par Park Chan-Wook dont j'apprécie tout particulièrement la filmographie. J'étais donc presque vierge.
Ce film représente ce pour quoi j'appécie aller en salle dans le noir avec des inconnu(e)s. Oui, dis comme ça c'est tendancieux mais je me suis pris une claque d'une violence...
Vous avez vu l'affiche? Le film est tout aussi beau. La photographie, les plans fixe, les zooms totalement raccord avec la scène et le propos, les travellings (avant, arrière, latéraux), les couleurs (chatoyantes à l'extérieur comme en intérieur sans jamais jurer mises ensemble), les lieux (cette maison aux influences japonaise et britannique est un délice à explorer. Elle est décorée follement. La directrice artistique du film - Ryu Seong-hie - a amassé un travail de titan), les paysages (peu nombreux mais fantastiques), les panoramas offerts (ce jardin!), les moindres détails (vêtements et objets divers et variés)... c'est d'une splendeur et tout a une importance dans l'intrigue.
La forme est irréprochable mais qu'en est-il du fond?
C'est un jeu de manipulateurs qui a pour thème le fantasme. D'où la séparation en trois parties de la même histoire sous trois points de vues différents et que c'est bien géré! De l'exploration de la maison, a l'attraction progressive qui a lieue entre la servante et sa maitresse, aux séances de lectures tordues, c'est brillant. Par exemple le plan des derniers souffles de vie d'un personnage associé au souvenir de l'image de la maitresse sur la barque qui s'estompe peu à peu pour devenir complètement flou... c'est une idée à la fois simple, douce et harmonieuse.
Un autre exemple, c'est la scène d'amour des deux points de vus féminins: d'un côté ce sera inattendu, plutôt pudique avant d'être une explosion de passion par une conclusion poussant à l'exploration des corps pour un plaisir décuplé alors que de l'autre le moment sera calculé, l'étreinte directe quoique tout aussi inattendue mais au déroulé beaucoup plus cru avec cependant une conclusion similaire. Or c'est la même scène. Pour moi c'est un tour de force qui démontre que la réalisation la photographie et le montage sont au diapason du scénario et de ses personnages.
Même l'utilisation des langues japonaise et coréennes et l'adaptation du matériel de base (je parle du livre Fingersmith de Sarah Waters dont le film est adapté) aux cultures correspondantes est tout à fait logique et pensé intelligemment quand on y réflechit.
Oui mais on ressent quelque chose au moins?
Oui parce que les acteurs et actrices jouent leurs rôles à merveille: La naïve , l'actrice, le roublard, le pervers... Chacun force parfois sur son trait de caractère mais c'est pour mieux faire ressortir le grotesque de l'entreprise et des situations ainsi que l'humour noir (Cette pendaison je m'en remets pas).
Oui parce que c'est drôle voir même hilarant des fois. Et c'est pas une tare! Au contraire c'est voulu et à chaque fois le timing est parfait. Souvent c'est lié au caractére de la situation qui de très inconfortable devient burlesque pour mieux en rire, soit cela viendra de l'interaction ou des pensées des personnages tout en ironie ou au contraire spontanée mais dans des momens où tu te dis naaaaan il va pas oser?
Bah si! Et ça je trouve ça bienvenue car ça empéche l'histoire d'être un bel écrin au ton trop sérieux mais vide.
Ca libère et surtout, ça libère les personnages féminins de ce monde de mâle! Et de quelle manière!
J'en dis pas plus.
Cependant je trouve la troisième partie plus faible et si la fin est belle (l'objet symbolique de la punition et de l'interdit devient celui du plaisir et à nouveau, de quelle manière!), elle reste un peu trop joyeuse à mon goût mais je chipotte (parce que du côté des hommes elle est délectable).
Mon argumentation est un peu simpliste et j'ai jeté des superlatifs à tout va car ma prose est très perfectible et mon vocabulaire pas assez élaboré ce qui m'embête terriblement face à une oeuvre aussi raffinée. C'est un film qui se revoit et qui sera étudié . D'autres le feront bien mieux mais je voulais simplement vous transmettre tout le plaisir que j'ai eu a vivre ce film. Il faut dire que la salle était particulièrement réceptive ce qui a du contribuer à mon appréciation plus que positive.
C'est pour ce genre de films que je vais au Cinéma et que j'aime le 7éme art.
PS: Le faire sortir en novembre est incompréhensible. D'ici là il sera très certainement disponible en téléchargement alors que c'est une oeuvre à voir en salle.

nawaks
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le 13 août 2016

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nawaks

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