Ce film nous plonge au cœur d'une Corée profondément influencée par son rival et conquérant japonais. Il nous subjugue par une esthétique irréprochable, tant au niveau du décor, des costumes que des prises de vue.
Recrutée par un escroc se faisant passer pour un Comte, Sookee devient la servante d'Hideko, riche héritière sous l'emprise d'un Oncle pervers et vénal. Le trio infernal (Sookee - Hideko - Le Comte) voit donc le jour dans une œuvre répartie en 3 actes où se dénouent progressivement les manigances qui se trament dans le manoir.
Fidèle à son style, Park Chan-wook emprisonne successivement le spectateur dans un point de vue donné: l'Acte I se vit exclusivement à travers Sookee tandis que l'Acte II nous place au cœur de la psychée d'Hideko... Il met ainsi en avant la nature multidimensionnelle d'une même réalité où le spectateur est manipulé autant que les personnages.
Ici vous pouvez spoiler
Le thème de l'oppression de la femme est subtilement mené et aboutit à un renversement complet à la fin du film: la situation initiale, où les femmes ne sont que des jouets agréables et dociles aux mains des hommes, contraste avec la dernière scène, où les deux héroïnes jouissent de leur liberté sur le pont d'un bateau, tandis que l'Oncle et le Comte sont pris au piège par les fumées de la mort dans le "sous-sol". Ce contraste entre la douceur féminine et la bestialité masculine est poussée à l'extrême avec l'antagonisme d'un intense érotisme féminin et d'une perversité masculine répugnante.
Cette œuvre est un merveilleux voyage au cœur de l'humain et de ses passions, un bijou esthétique absolument envoûtant!