Enfin des lenteurs justifiées ! L'adultère, pourtant sujet éculé, est ici traitée avec une singulière justesse. Stéphane Brizé joue avec les clichés et nous épargne les pièges habituels du genre. C'est un film délicat, sensible et timide, où chaque silence est une parole.
Mais Mademoiselle Chambon n'est pas un film sur l'adultère : Stéphane Brizé met en scène la solitude, confinée derrière un mur de silence et d'impossibilité émotionnelle, que chacun des personnages a construit ; Lui à coup de truelle, elle à coup de mutation géographique perpétuelle...
Vincent Lindon est troublant de justesse dans cet handicap à communiquer, cette sensibilité refoulée. Quant à Sandrine Kiberlain, elle ne pouvait espérer mieux que le rôle sur-mesure de la fragile Mademoiselle Chambon.