Wise is Wise

Un an après avoir dépanné brillamment le producteur Val Lewton sur le tournage de "La malédiction des hommes-chats" (fausse suite de "La Féline" de Tourneur), Robert Wise poursuit son début de carrière en tant que réalisateur. Ce géant à venir à débuté au plus bas de l'échelle à Hollywood et a su gravir un à un chaque échelon. Val Lewton qui tente une sortie de l'univers fantastique lui confie donc son premier long, une production de 1944 qui est une adaptation de 2 nouvelles de Maupassant et dont l'intrigue se situe durant la guerre franco-prussienne. La parallèle avec la seconde guerre mondiale est directement abordé au début du film lorsque la voix du narrateur campe le décor et l'époque, précisant qu' "à l'époque, tout comme aujourd'hui, la France était divisée en deux, d'un côté la France libre et de l'autre les territoires occupés". Le scénario, trop lisse, ne laisse que peu de place au divertissement et on suit sans grand intérêt les péripéties de cette patriote convaincue (Simone Simon) déçue par ses concitoyens. Le film est très court et le spectacle n'est donc pas ennuyeux, plutôt anecdotique. Le message patriote est gentil et trop mou, le symbole de la résistance étant représenté par un prêtre qui refuse de faire sonner les cloches avant la libération. Pas étonnant que ce film américain traitant du patriotisme français soit sorti dans l'indifférence générale. Robert Wise, quant à lui, ne pouvait guère faire mieux avec ce matériau, il s'en sort avec les honneurs, délivrant une réalisation soignée et expérimentant quelques techniques au passage. Le meilleur est à venir...