''Love and faith'', titre américain.
Les films historiques concernent en général des périodes agitées, dont l'impermanence suscite le commentaire détaché du samourai cueillant une pâquerette avant de trancher son premier membre de la journée.
Sauf ici. Les protagonistes ne manquent certes pas de stoïcisme devant la mort, joyeux sont-ils à la perspective de ''mourir crucifié[s] comme Jésus'', mais en nouveaux convertis, qui prennent à la lettre l'esprit du chrétien credo, et se singularisent par un fanatique refus de l'exercice de la violence - fussent-ils conscients d'être plus royalistes que les prosélytes couronnes du Portugal et d'Espagne, lorsque le chef de guerre Hideyoshi argumente que sa conquête de la Corée et de la Chine devancera les ambitions impérialistes de l'Occident sournois.
(ceci dit, leur fascination pour la vierge est-elle la transposition d'un culte paien comme celui d'Amateratsu?)
Les personnages fictifs au centre du récit subissent donc le courroux de Toyotomi Hideyoshi, l'un des trois unificateurs du Japon à l'issue du XVIe siècle, qui décidera d'interdire le christianisme sur la noble terre nippone. Un manque d'empressement à l'apostasie entraînera leur mort exemplaire d'un point de vue comme de l'autre, avec une première fournée de martyrs en 1597.
Dans notre histoire, la stricte observance des règles de la vie catholique autorise une couche supplémentaire de sacrifice, l'amour impossible entre un homme marié ''fidèle'' et son ancienne promise, l'indéfectible Ogin.
La belle chantera avec une exaltation mesurée, s'accompagnant d'un luth offert par son chéri, les paroles macabres de bateaux étrangers s'échouant sur les côtes japonaises pour être dévorés par les requins, sur un air évoquant l'apocalyptique chant de la sibylle.
Leur religion autorisée de 1549 à 1611, les prêtres catholiques créèrent les premières léproseries (ce qui renvoie au film Aisuru).
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Vingt-six_martyrs_du_Japon