À la toute fin des années 90 et au début des années 2000, Robert De Niro s'est bien assagi, évitant les rôles sérieux et les drames violents pour changer peu à peu de registre et s'immiscer dans la comédie burlesque, cassant une fois de plus son image. Il avait déjà commencé à se rire de lui-même avec Personne n'est parfait(e), il continue la même année avec Mafia Blues, sûrement l'une de ses comédies les plus cultes à défaut d'être la plus appréciée. Il faut dire que voir notre ex-Ace Rothstein devenir un mafieux dépressif a de quoi faire jubiler.
Car ici, Robert De Niro campe pour la énième fois un membre de la mafia, rôle qui continue de lui coller à la peau, sauf que désormais, il en joue et interprète le respecté Paul Vitti, grand membre de la "Famille" new-yorkaise se découvrant un sérieux manque de confiance en soi à quelques jours d'une grosse réunion pour l'élection du nouveau parrain et où il risque d'y avoir du grabuge pour monter les échelons. Désespéré, incapable de bander ou même de tuer, Vitti va alors faire appel au Dr. Ben Sobel (Billy Cristal, excellent dans un fabuleux come-back) pour le "soigner" en un temps express...
Vous rêviez de voir De Niro pleurnicher comme une femmelette ? Chose réparée grâce à l'excellent Harold Ramis qui nous livre ici une comédie des plus exaltantes sur la mafia, montrant pour la première fois un futur-parrain de presque 60 ans souffrant de névroses et de crises de larmes incontrôlées. De Niro s'amuse comme un petit fou à menacer non-stop son "Doc" effrayé, n'hésitant pas à le réveiller chez lui en pleine nuit parce qu'il manque de libido ou le balancer dans l'aquarium des requins pour l'obliger à venir le consulter. Des situations rocambolesques, des dialogues fantastiques et une bonne grosse dose d’auto-dérision font de Mafia Blues l'une des meilleures comédies du genre et dévoile une nouvelle facette de Robert De Niro.