Il y a des élans hitchcockiens dans ce thriller mélangeant suspense et épouvante, l'acteur britannique Richard Attenborough avait aussi avec un certain talent pris la place derrière la caméra. Il met soigneusement en scène son histoire avec quelques très jolis plans et sait peaufiner une ambiance inquiétante.
Anthony Hopkins joue un magicien manquant de confiance en soi, le film débute sur une prestation ratée de sa part mais 1 an plus tard un impresario (joué avec malice par Burgess Meredith) le repère dans un cabaret où il fait un tabac. Il fait un spectacle de magie en faisant un tour de ventriloque.
La gloire est enfin à sa portée, seulement suite à une crise d'angoisse il va se réfugier sur les lieux de son enfance et revoir la jeune femme dont il était amoureux. Elle s'occupe avec son compagnon d'un lieu de vacances, ils sont respectivement interprétés par Ann-Margret et Ed Lauter (que l'on peut d'ailleurs apercevoir dans le tout dernier long-métrage d'Alfred Hitchcock).
C'est un bon film, la prestation de Hopkins est excellente (il aurait lui-même effectué les tours de ventriloque et donc doublé la marionnette bien que Dennis Alwood, un ventriloque, assure lors de différentes interviews avoir été la voix du pantin), il incarne très bien cet homme tourmenté et souffrant de problèmes psychologiques...à moins que c'est sa marionnette qui vit réellement. Sur ce point le film garde toute son ambiguïté et demeure dans le mystère, nous verrons les meurtres mais sans jamais savoir si le ventriloque est lui-même dérangé ou s'il est influencé par sa marionnette.
La bonne musique de Jerry Goldsmith sert l'atmosphère de ce film qui ne joue jamais sur la surenchère de scènes sanglantes en privilégiant davantage la suggestion.
Sans être aussi majestueux et angoissant que d'autres films d'épouvante des années 70, Magic n'en est pas moins un très bon film du genre qui vaut largement le détour (ne serait-ce que pour le jeu intense d'Anthony Hopkins) ; le début nous montrant l'accès à la célébrité d'un inconnu est intéressant et aurait pu, uniquement sur ce sujet, faire un excellent film.
A savoir que Steven Spielberg a songé à adapter le roman de William Goldman, selon ses dires il aurait même approché Robert De Niro.