En avril 1981 Fuji TV lance son Jidai-geki Special, un programme de deux heures présentant chaque vendredi soir un téléfilm historique. Le studio télé y met des moyens conséquents, et l'on retrouve à l'écriture de certains épisodes Masahiro Shinoda ou des réalisateurs connus comme Kihachi Okamoto (ici dans le troisième épisode) et Eiichi Kudo, ou encore Susumu Kodama et Shigeru Doi pour les habitués du petit écran. Si les audiences avoisinent au départ les 20% de parts de marché sur le créneau du prime du vendredi soir, elles vont se tasser en 1983 et le programme prendra fin en mars 1984 après quelques 150 épisodes.
Okamoto, qui nous a habitués à des films de sabres sanglants et particulièrement sombres, nous surprend ici avec un téléfilm burlesque et presque sans fautes pour un tel format. Un fonctionnaire est envoyé de la capitale vers un fief provincial pour y rétablir l'ordre sérieusement entamé par la corruption générée par un quartier de non-droit. Le magistrat en question est interprété ici par l'immense acteur Tatsuya Nakadai, impeccable dans ce rôle, exubérant et comique sans pour autant verser dans le cabotinage. Le magistrat joue lui-même un rôle, afin de déjouer les complots et tromper son entourage fait de fonctionnaires corrompus, d'espions à la solde du shogunat, de milices politiciennes et de yakuzas solidement installés.
J'ai passé un très bon moment, à la fois surpris de découvrir Okamoto dans ce format, mêlant personnages hauts-en-couleurs et humour burlesque et parfois coquin.
Il n'y a pas de traduction française à ma connaissance, la traduction littérale du titre serait quelque chose comme "Le Magistrat en tenue légère".
7,5/10