L'absurde est un genre qui mérite un minimum de sérieux. 9ans après, Kad&O semblent l'avoir oublié.
9 ans. Voilà 9 ans que les agents Bullit et Riper sont venus livrer une comédie absurde bien menée, pastiche des buddy movie américains, devenue largement culte depuis (et c'est un adepte qui parle). Le duo patronymique Kad & Olivier, à l'apogée de leur carrière en duo à l'époque, signait leur premier film sur grand écran avec l'aide (précieuse) d'Éric Lartigau à la réalisation. Alors forcément l'arrivée d'une suite, qui signe en même temps la retrouvailles à l'écran des compères, excitait quelque peu tout adepte des délires de ces derniers. Mais, changement majeur par rapport au premier opus, cette fois ce sont Kad&O eux mêmes qui se collent à la réalisation. Connaissant le CV des bonhommes à ce poste ("Safari", "Les Tuche"), les doutes commençaient donc à planer.
Après un début plutôt efficace, surtout grâce au plaisir de retrouver le duo déjanté, on déchante hélas très vite. Du fait d'une écriture qui semble vite bâclée, le film apparaît très vite en roue libre ; en effet contrairement au premier film qui fixait ses sketchs le long d'un fil rouge concret (le fameux meurtre de Pamela Rose), ici jamais le film ne trouve son liant ; la fausse intrigue (celle de Pamela Rose) est évacuée en 10 minutes pour faire place à une vague intrigue qui ne va tenir que sur la moitié du film. A la place ce n'est donc qu'une succession de sketchs, souvent recyclés, qui en plus n'atteignent leur but qu'une fois sur 5. L'alchimie ne prend plus. Beaucoup de déchets et de redites, affaiblissent peu à peu un film qui arrivait pourtant au départ à déclencher quelques rires avant d'agacer par un manque évident de tenue et la paresse d'un script indigeste. Et ce n'est pas la direction artistique, qui ferait presque fauchée par rapport au premier, qui rattrapera l'affaire. A l'image de leurs héros, les 2 acteurs semblent essoufflés et hors course, se réfugiant dans le potache faiblard et les recettes éculées (mais à la date de péremption passée) et ne se remettant jamais en question en refusant d'apporter toute nouveauté à leur registre.
L'absurde est un genre qui mérite un minimum de sérieux.