Ça n’est pas un grand film, à n’en pas douter, mais qu’est-ce qu’il m’a fait rire, ce qui n’est pas rien, et pas si fréquent. A croire que j’adhère à l’humour proposé. Je ne suis pas certain que ce soit très flatteur pour moi, mais qu’importe. La bêtise fait rire, et ça fait drôlement du bien dans ces temps d’actualité déprimante…
Déjà, le titre du plat est très bon, avec un mets qui fait la différence.
Et puis la qualité d’une recette se voit dans les détails, comme les noms des personnages, truculents à défaut d’être succulents, Donuts ou Nuggets étant les plus croustillants…
Ou la déco de l’assiette, façon « cuisine française » : on est aux states, mais les paysages fleurent bon la France !
Le repas n’est rien sans un convive en face de toi : Kad existe-t-il sans Olivier ? Anton sans ego ? Laurel s’enhardit ? La discussion enrichit le plat, et certaines phrases sont délectables, du genre :
« et avant de faire de telles affirmations, est-ce que vous avez au moins vérifié si elle avait un trou de balle ? » (sur la scène du crime) C’est assez nul, mais tellement inattendu et bien placé, avec le sérieux qui convient, que je me suis bien marré. Il nous faut de ces répliques improbables : « Ecoute Quasimodo, j’crois qu’t’as pas bien compris c’qu’on vient de te dire là… T’es trop moche pour qu’on t’parle ». Et le coup du miroir ! Bref, les dialogues manquent souvent de finesse dans le fond, mais l’écriture et l’interprétation sont de grande qualité. On n’est pas au restau cinq étoiles, c’est du classique, mais c’est rudement bon, et après t’as plus faim.
Le personnel du restaurant est inégal, les chefs étoilés Kad et Olivier s’en sortent bien, de même que Canon Darmon, tandis que Doug Marley Rouve est moyen, mais ça n’était pas évident de troquer son bob contre un chapeau de sheriff une étoile. Bref, c’est très inégal, comme cette critique : tout n’est pas réussi, mais on passe un bon moment (en tout c’est ce que j’espère, pour la critique).
Du coup, je prendrais bien un ticket pour l’espace.