L'amour qui fait mal
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Dans le vaste appartement s’imbriquent une vie personnelle et une vie professionnelle, s’additionnent deux téléphones, l’un ayant la blancheur de l’immaculée, l’autre la noirceur du vice déployé, se superposent deux étages reliés par l’escalier métallique, passage de la conscience vers les méandres de l’inconscient, descente et remontée assurée et incarnée par Olivier qui n’a de cesse de le gravir ou de dévaler comme fasciné par cet accès vers l’inconnu. De l’entremêlement naîtra la jalousie, amour teinté de violence et de coups envers la femme mystérieuse et son mari intouchable ; mais la sexualité renverse les barrières et bouscule les classes sociales, change le châtelain en serviteur exploité, l’arriviste en regard sur une esthétique à laquelle il était étranger, bientôt en corps investi dans cette même esthétique dont il connaissait autrefois le pire (abattoir et boucherie font de l’homme un être bien plus monstrueux que les pratiques sexuelles réputées déviantes). Sexe, souffrance et mort homogénéisent l'homme, font choir les distinctions de rang, de classe, de culture. Le tout finira dans une extase furieuse comme hors du monde ; le couple d'amants vivra par l’harmonisation d’une force brutale – Depardieu, exceptionnel – et de sa judicieuse répartition – Bulle Ogier, fascinante –, l’alliance des pédales et du volant, de l’impulsion et de la direction à prendre. Au risque de quitter la route, de vivre en marge. En insufflant un humour noir à son récit, Barbet Schroeder transforme la jalousie en nœud dramatique où l’imagination de nos deux protagonistes principaux se rencontre, se nourrit et aboutit sur un vivre-ensemble. Sa réalisation mêle étroitement réalisme et onirisme, traduisant ainsi l’entremêlement de l’intime et du professionnel, du cinéma avec le théâtre également, livrant un plaidoyer en faveur de l’imagination toute-puissante et non-conventionnelle. Superbe.
Créée
le 19 oct. 2018
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