La complexité de la vacuité, voilà la véritable thématique qui émerge de la ninjaploitation hong-kongaise. En effet, Majestic Thunderbolt parvient à embrouiller à la perfection son spectateur, alors que si l'on y met toutes ses forces intellectuelles pour bien coller au scénario, on s'aperçoit qu'il ne se passe peu ou prou pas grand chose dans le film. En gros, y'a 2 équipes de loubards qui se font la guerre entre eux, puis au sein-même de leur organisation. Pendant que Richard (dont la caractérisation frôle le néant absolu, tant on ne sait rien de lui ni de ses motivations) tabasse des sbires ou snipe un gars qui n'est pas dans la même bobine que lui (un exploit digne d'un ninja qu'il ne semble pourtant pas être, malgré l'emploi de quelques shuriken qui devaient lui rester en poche d'un précédent 2/1).
La partie gweilo est gouleyante à souhait, de l'attaque en roller au fantastique duel final (pauvres poulets), en passant par la baston hachette VS pneu, sans oublier une violente scène de cul totalement dispensable si ce n'était pour prouver que monsieur Ho était bien capable de mettre en scène un pilonnage de belle façon dans les règles (prends garde à toi, Alulu !).
Mais les Asiatiques se défendent bien, grâce à ce cher Franco qui adore porter la coupe afro et pomper son chillum à clope (lui donnant en permanence l'air d'un mec qui fumer un pétard énorme), tandis qu'il fait défiler des nymphettes dans sa piscine sur un remix de Mozart. Le gang des loups et son style Blues Brothers est très bien assorti à cette ambiance esthétique décalée. Et comme en plus, le métrage d'origine offre du massacre de pastèques gratuit, un laser force du plus bel effet (visible sur la jaquette), une explosion de chiottes et la découverte d'un sport méconnu : le fish trap (on tire au lance harpon sur des poissons accrochés à une étende à linge).
Au final, Majestic Thunderbolt reste un peu mou du cul, mais il possède tout de même quelques arguments de poids en sa faveur.