Vous vous souvenez d’Opération Shakespeare, ce film de 1994 dans lequel, suite à des déboires professionnels, un petit bonhomme interprété par Danny DeVito se retrouvait à devoir transmettre le goût des belles lettres à des bidasses démotivés ? Major Payne, sorti l’année suivante, c’est exactement l’inverse. La paix se profilant (pour un temps), un militaire de carrière à la mâchoire carrée (Damon Wayans) se retrouve mis au rancart et contraint d’enseigner aux élèves revêches d’une académie militaire.

Le point de départ est pertinent et traduit quelque part l’évolution de la société nord américaine et du cinéma d’action après la chute de l’URSS... le film semble enfoncer le dernier clou du cercueil dans lequel reposent les films reaganiens où on lâchait la purée et une machine à tuer dans n’importe quel pays réel ou fictif vaguement socialiste. L’ennui c’est qu’après, il ne se passe plus rien : le major choque, le major fait son trou, le major apprivoise les élèves, le major séduit la ravissante professeure qui prône les méthodes douces et l’estime de soi (Karyn Parsons), le major se débine à vingt minutes de la fin mais se découvre un p’tit cœur tandis que parallèlement, les gniards arrêtent les facéties, redressent la tête, apprennent les vertus de la camaraderie de régiment et remportent la compét’ inter académies.

Le développement est classique, un peu similaire du reste à Opération Shakespeare, la romance en plus. Mais là où Opération Shakespeare, sans être un très bon film pour autant, arrivait à générer une certaine empathie pour ses personnages quitte à friser dangereusement la naïveté et la gnangnantitude, mais aussi à être drôle dans l’exploitation de ce bon vieux choc des cultures, Major Payne apparaît lourd et ses personnages insupportables. À commencer par le personnage titre.

Le Major Payne, en décalage complet, sans retenue ni tabou, aurait pu être rigolo voire même intéressant dans ce qu’il représentait sauf qu’il est plombé par Damon Wayans, aussi scénariste, qui y met toute la lourdeur possible. Et c’est le problème majeur du film : vu que le scénario ne semble reposer que sur le personnage principal, du coup, tout s’effondre assez rapidement.

S’il y a bien deux trois trucs qui fonctionnent vaguement : la scène du monstre dans le placard, le petit rire de maniaque du Major Payne pas si loin du rire de Brion James dans House III qui a quelque chose de plutôt réjouissant... c’est pas suffisant pour sauver les meubles. Dans l’ensemble c’est navrant, parfois pénible mais surtout très chiant.

Et puis bon, le sous-texte de l’épanouissement via la rigueur militaire...


Je veux jouer au bingo des clichés avec ce film

Le lien pour jouer, c'est là : https://www.incredulosvultus.top/major-payne


Ou sinon, je regarde juste les 43 ingrédients du bingo de ce film parce que c'est trop cool


Bonus

Enfant qui joue mal

Personnage > Agissement

À voix haute > Lit ou fait la lecture – En toute discrétion > Se râcle la gorge pour attirer l’attention – Stylé > Demande un truc en claquant des doigts – Tension > Tire un coup de feu en l’air pour calmer tout le monde

Personnage > Interprétation

En fait des caisses – Éternuement forcé – Regard incrédule

Réalisation

Grammaire > Passage musical – Habillage > Incrustation de texte sur l’écran : lieu, date, heure, etc. – Habillage > Titre qui apparaît en gros à l’écran, accompagné d’un effet sonore – Technique > Pluie artificielle artificielle

Réalisation > Accessoire et compagnie

Pouet-pouet > Effet pyrotechnique hasardeux

Réalisation > Audio

Bruit exagéré > Balles qui ricochent contre du métal – Bruit exagéré > Coups donnés lors d’un combat au corps-à-corps – Bruit exagéré > Flingues chargés et chiens armés – Bruit générique > Chat – Woosh > mouvement / acrobaties – Woosh > Objet jeté au ralenti

Réalisation > Surprise !

Tension > Accueilli·e dans sa propre maison par une vieille connaissance, confortablement installée

Scénario > Blague, gag et quiproquo

Accéléré (gag) – Comique de répétition – Cri (gag) – Parle sans se rendre compte de son audience réelle / Parle de quelqu’un sans se rendre compte qu’il est dans son dos – Pipi, caca, prout – Ronflements

Scénario > Contexte spatio-temporel

Boîte de nuit

Scénario > Dialogue

Atteinte à la virilité > Taulards, sportifs, soldats ou flics appelés mesdemoiselles – Foule en délire

Scénario > Élément

Référence (grossière) à la culture populaire

Scénario > Ficelle scénaristique

Amour au premier regard – Faux suspense > Le membre clé du groupe parti ou disparu sera-t-il présent lors du match/de la représentation finale ?

Thème > GI Joe

Agissement > Salut militaire – Méthode de pro > Chant d’entraînement de militaires – Ordonne > « Go, go, go ! » – Répond > « Affirmatif !/Négatif ! »

Thème > N’importe quoi

Carton-pâte > Le regard des personnages ne porte pas au-delà du champ de la caméra – Carton-pâte > Impacts de balles dans les pieds des personnes ciblées

Thème > Sexisme hostile à l’égard des femmes

Outrage sexiste > Raillerie/insulte portant sur les femmes, les mères, les soeurs

Thème > Testostérone

Fallait pas la/le faire chier – Muscle > Séquence d’entraînement physique (parfois débile) – Peau de vache > Sergent instructeur braillard – Stylé > Retient le bras d’un agresseur avant que son poing n’atteigne sa victime

---

Barème de notation :

  • 1. À gerber
  • 2. Déplaisir extrême et très limite sur les idées véhiculées
  • 3. On s'est fait grave chier
  • 4. On s'est fait chier mais quelques petits trucs sympas par-ci par-là
  • 5. Bof, bof ; pas la honte mais je ne le reverrais jamais ; y'a des bons trucs mais ça ne suffit pas
  • 6. J'ai aimé des trucs mais ça reste inégal ; je pourrais le revoir en me forçant un peu
  • 7. J'ai passé un bon moment ; je peux le revoir sans problème
  • 8. J'ai beaucoup aimé ; je peux le revoir sans problème
  • 9. Gros gros plaisir de ciné
  • 10. Je ne m'en lasserais jamais
IncredulosVultus
4

Créée

le 13 avr. 2024

Critique lue 21 fois

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