Lache moi la choupinetta!
Petit film érotique italien dont l'argument fantastique fait plutôt sourire. Je ne sais pas à quel point Andrea Bianchi savait la tournure rigolote que prenait son film d'épouvante sexy, mais le résultat est là. Excitation et peur sont particulièrement rares et le film prend des allures de bon petit nanar assez rapidement.
De quoi est-il question au delà du simple prétexte à déloquer de la donzelle? Oh, il est tout fin le fil de l'intrigue : il s'agit d'une ado encore très immature qui est possédée par un mauvais esprit revanchard et lubrique. Elle n'a pas la tête qui tourne à 360°, mais la foufoune qui a de la vapeur (et ce n'est pas une métaphore, mmrtrtpppp, juré, craché!). Bien évidemment, il lui vient l'envie de se palucher avec ses peluches par exemple et d'agonir de noms d'oiseaux tous ceux qui la croisent.
La famille qui prend les frasques libidineuses et les invectives de la gamine en pleine poire est une vieille dynastie aristo italienne dont le lustre et est depuis longtemps poussiéreux. Aux problèmes de pognon de plus en plus rare, les histoires de cul s'ajoutent et gangrènent les relations de tout ce petit monde étriqué. Et l'esprit possesseur s'évertue à semer le trouble dans cet enchevêtrement de mensonges, de frustrations et d'hypocrisies en tout genre.
L'argument est tentant. Sur le papier, on pouvait s'attendre à quelque palpitation. Malheureusement, la mise en scène de Andrea Bianchi est des plus molles. Les cadrages varient peu. Les plans invariables, fixes, sans aucune imagination anesthésient l’œil.
Bianchi peine à à cacher son inaptitude à créer quelque chose de vivant. Aucune prise de risque. Il mise tout sur l'érotisme et le flingue bien souvent pour les mêmes raisons : gros plans flasques, longueurs entre les coupes, du stock-shot porno sans aucun intérêt, au contraire ça pollue un récit mal maitrisé.
Si au moins les comédiens apportaient un petit plus, mais le jeu est particulièrement médiocre. Les froncements de sourcil de Katell Laennec, les pâmoisons de Mariangela Giordano, l'air affligé de Enzo Fisichella sont déplorables. Mieux vaut en sourire.
Patrizia Webley est tout aussi mauvaise que les autres, mais son corps très généreux a au moins l'avantage de rappeler que les canons esthétiques de l'époque en Italie étaient on ne peut plus gourmands. Ses hanches vastes ont la féminité d'un temps tristement perdu. Sa poitrine plantureuse vient parfaire un corps de bella donna somme toute superbe.
En ce qui concerne l'érotisme, le scénario de Piero Regnoli étant la plupart du temps convenu et la mise en image routinière, cela ne suscite guère d'émotion. Il y a bien une scène étonnante, pour le coup véritablement osée et filmée avec une certaine tension, c'est celle où la jeune fille descend dans la chambre de son oncle paralysé des bras et des jambes pour lui remonter Popaul. Du sexe avec un paralytique, voilà une scène qui sort de l'ordinaire!
M'enfin, ça fait léger au final, de trop nombreuses longueurs achèvent d'alourdir un récit trop pépère, pas assez pervers.