Quand Luc (Besson) édulcore Tonino (Benacquista)

Je me réjouissais de voir l'adaptation du livre de Tonino Benacquista par un cinéaste aussi polyvalent que Luc Besson. Dans Malavita (le livre), l'intérêt suprême résidait de faire de la famille Manzoni des inadaptés sociaux de la mafia new-yorkaise parachutés dans un petit village normand. Chaque personnage (des enfants aux parents) était croqué avec tant de style et de précision que le lecteur s'attachait naturellement à ces gens qui essayaient malgré tout de s'intégrer à leur petit village. Faute de temps et d'un script pouvant concentrer l'univers de Benacquista, Luc Besson a fait un film efficace.Ce qui retient plus l'attention dans le film est donc le côté irrécupérable de la famille mafieuse alors qu'il aurait fallu traiter aussi pourquoi les Manzoni se retrouvaient en France surveillés par le FBI, ce que l'écrivain prenait le temps d'expliquer et qui donnait toute sa saveur au livre. Quand Luc édulcore Tonino, c'est le lecteur qui voit le film qui souffre. Celui qui n'a eu aucun rapport au livre verra un film d'action avec l'abattage traditionnel et prendra la famille Manzoni pour des gens gravement atteints, ce qu'ils ne sont évidemment pas chez Tonino Benacquista. Ce sont plutôt des gens qui ont conscience que la mafia est un univers particulier et qu'il est difficile de vivre autrement quand on a connu que ça. Bien sûr que Luc Besson aborde en surface cet état de faits mais il aurait du raconter les casseroles de la famille Manzoni à New-York ainsi que le plaisir du père de famille a rentrer dans la peau d'un écrivain.Bien évidemment, Robert de Niro parodiant sa période Scorsese est savoureux mais ça ne suffit pas à hisser le film à un plus haut niveau. Le lecteur que je suis le déplore et aurait espéré beaucoup mieux.

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le 1 févr. 2016

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