Rien à sauver

J’ai eu la brillante idée de regarder ce nanar (pourtant facilement identifiable comme tel) dans l’avion : pour la première fois de ma vie j’ai bien cru que j’allais vomir dans le petit sac en papier glissé dans la pochette du siège avant.

« Maléfique » en quelques mots : des effets spéciaux ignobles, une esthétique putassière et des personnages insipides au service d’un scénario d’une banalité affligeante. On est bien loin de la Belle au bois dormant aux dessins poétiques et à l’histoire enchanteresse qui rendaient bien plus hommage à l’œuvre de Perrault que cette abomination hollywoodienne.

La féerie et la poésie passent à la trappe, laissant place à des scènes de batailles comme s’il s’agissait d’un film de guerre peinturluré à la sauce fantastico-mythologique. Un gloubi-boulga réchauffé où gesticulent des gnomes grotesques, des fées ridicules et des acteurs aussi falots que peu inspirant (le prince, pas charmant du tout, est une vraie tête à claque). A l'issue cette soupe commerciale et sans âme, on nous sert une morale bien-pensante caricaturale et hypocrite au milieu d'un champ de cadavres dont personne ne semble se soucier. Il suffisait visiblement d'un claquement de doigt du Prince pas-charmant pour régler touts les problèmes socio-culturels du royaume. Si seulement !

Bref, avec un méthodisme surprenant, les studios Disney continuent à déconstruire tout ce qu’ils avaient pu construire d’un tantinet joli et poétique par le passé. Triste et symptomatique d’une époque