Le hasard a voulu que je découvre il y a quelques semaines la version qu'en tirera Mario Soldati en 1942. Les deux adaptations du Antonio Fogazzaro sont très proches, donc sans doute fidèle au roman.
Difficile de passer "après" la splendeur plastique et vénéneuse de l'atmosphère oppressante de Soldati mais la version muette a l'avantage d'être plus concis, là au Soldati avec 2h10 au compteur et finissait par ennuyait un peu.
Gallone fait cette fois preuve d'un bien meilleure sens de la réalisation avec un photographie soignée, un sens du cadre plus raffinée et quelques jolis idées de mise en scène comme un très léger travelling arrière accompagnant un des points clés dans l'évolution psychologique de son héroïne, campée la encore par Lyda Borelli, pleinement investie dans son rôle et qui arrive souvent à traduire l’obsession maladive qui l'habite. Toutefois le film souffre d'un postulat assez handicapant : l'histoire s’accommode mal du muet je trouve, ce qui rend cette hypothétique réincarnation moins efficace car privée des monologues ou des lectures.
Ou alors, il aurait fallut une réalisation plus viscérale mais l’expressionnisme n'était pas encore passé par là et le film se suit sans réel engagement. Ce sont d'ailleurs les plans les plus gothiques qui évoquent le mieux l'esprit du projet comme Lyda Borelli, en pleine nuit, avançant sur un balcon avec une lanterne.

anthonyplu
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le 15 mars 2018

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