Je pourrais qualifier ce film de "Mon Fassbinder préféré" tout en n'ayant vu qu'une petite partie de sa filmographie... Ici on est devant une satyre sociale qui balaye différents aspects de la société ouest-allemande des années 70s, du cabaret à l'usine en passant par la solitude et le travail à la chaîne à domicile, la presse et les milieux engagés. La critique est à l'avant-plan, que ce soit du coté communiste où de gros bourgeois racolent pour finalement l'inaction, du coté de la presse, fouille-merde jusque dans le pieux de "la fille de l'assassin de l'usine". Puis chez les anarchistes, manipulateurs et dangereux et encore, la trahison ou l'abdication familiale.


Maman Kusters se retrouve veuve le jour où son mari Herman pète un câble à l'usine et meurt après avoir abattu son contremaître. Le parti communiste récupère sa crédulité pour en faire un symbole de lutte alors que la presse le décrit comme un sociopathe et salit sa mémoire. Elle est séduite et de fil en aiguille, s'engage au parti pour finalement nouer avec un anarchiste pour une action à la rédaction de l'article calomnieux. Il s'ensuit deux versions divergentes et j'ai eu la surprise de découvrir la seconde (usa) vingt ans après avoir vu la première (D).

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La version allemande nous montre que l'action (demander la publication d'un article réparateur) tourne mal, Niemeyer sort un flingue et menace le personnel de la rédaction à la grande stupeur de Maman Kusters qui y voyait une action de siège pacifique. Elle reste paralysée et muette alors que son "complice" demande par téléphone la libération de tous les prisonniers politiques, voiture, avion, ... On reste sur une image fixe de la prise d'otage avec un texte qui défile en nous expliquant que la fin suivante n'avait pu être tournée: l'issue tragique en quittant l'immeuble cerné par la police, telle que Maman Kusters rejoint son mari.

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La version u.s nous la joue toute autre: L'action est bien un sitting pacifiste qui n'intéresse pas les employés ni la direction dont la journée se termine et qui partent. Niemeyer et sa copine quittent aussi vu l'échec en laissant Maman Kusters seule, assise dans les locaux vides et décidée à aller jusqu'au bout. Survient un monsieur âgé qui vient fermer les bureaux et qui s'avère charmant, l'invite à dîner, ce qu'elle accepte. Happy end ...ou no budget !

Cette fin américaine semble sortie d'une comédie musicale, on sent le virage et les raccourcis qui mènent à un dénouement contre-nature, au rêve américain ! Ça reste très révélateur et intéressant quant à la pression qui pèse sur la réalisation et la production pour passer en salle aux usa à l'époque ...et ça n'a pas dû s'arranger !

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Film simple et direct pour traiter efficacement de choses complexes avec une grande justesse dans les propos.

tobor
8
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le 3 juin 2023

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tobor

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