Moi aussi je chante faux et je m'en cogne
Comment ? Comment ? Il a mis 7 à une comédie musicale à base de Super Trouper et autres Fernando ?? Le même dégénéré qui a mis 8 à 300, qui se gave d'œuvres Pulps des années 30, qui voue un culte à Crom, écoute toujours du Smashing ou autres Nirvanas décadent ???
Et oui, il a mis 7. Et en plus il ne l'a même pas fait par provocation ; surtout il va cesser de parler de lui à la troisième personne ...
C'est l'histoire d'une de ces soirées tv d'été où on se vautre dans le canapé en laissant la télécommande choisir pour nous. Tiens, une comédie française inconnue et récente. On tente. Ben ça alors, c'était pas si mal. Coupure pubs à la con on enchaine directement sur une comédie musicale sur fond de Abba. Je n'aime pas les comédies musicales. Mais alors vraiment pas. Certaines chansons starmanienne à la radio je prends mais pour moi Mary Poppins c'est juste un supplice. Pourtant je poursuis ma découverte de cet ovni. C'est que je suis né en pleine période Abba. Jusqu'au début des années 80 ça tournait en boucle sur le 33 tours ; et bien j'apprécie. Un Abba, c'est une madeleine de Proust. On régresse.
Alors comment ne pas apprécier ce film ? Si la jeune héroïne qui doit se marier, Amanda Seyfried n'a aucun intérêt en dehors de son décolleté, la joyeuses bande d'ex Hippie est emballante. Voir Brosnan pousser la chanson en assumant les courbes de son petit bidon et le fait qu'il chante faux, Colin Firth et Stellan Skarsgård se trémousser maladroitement, j'ai savouré. Christine Baranski en cougar de l'espace et Julie Walters en danseuse improbable, j'ai savouré, aussi. Mais la palme revient à Meryl Streep , tout simplement habitée par son rôle d'ex nympho. Alors oui cette histoire de mariage a tous les ressorts des comédies romantiques à la con mais ça prend. Pourquoi ? Parce que personne ne semble se prendre au sérieux. Parce tout le monde jubile. parce ces îles grecques sont savoureuses. Parce Pierce et Streep parviennent à nous toucher avec le mémorable The winner take it all.
C'est con, peut-être, mais j'ai passé un très bon moment totalement inattendu. J'ai bien compris en voyant la note senscritiquienne du film et la moyenne de mes éclaireur que j'aillais être bien seul. M'en fou. Une madeleine de Proust, ça ne se refuse pas. Retrouver ce groupe né quasiment avec moi dans le début d'une période de crise qui n'en fini pas, avec ses histoires de fête, de baise des années 70, je prends. Dans un monde où on égorge un journaliste en direct sur Youtube, ça fait du bien de prendre un peu de légèreté. Comme ça fait du bien, aussi, de penser à C.Boutin devant cette histoire qui repose sur une nympho, un homo qui se révèle, une cougar qui se tape un jeune black, deux cinquas qui finissent au pieu.
C'est kitsch, mais c'est bien écrit. C'est débile mais j'ai aimé. Et puis merde, finir par un orgasme d'Aphrodite ... les 70's, c'était décadent, libre, débile et c'était bien.