Envoyé par ses parents (Russell Crowe et Ayelet Zurer) depuis sa planète Krypton sur la Terre, Kal-El (Henry Cavill) y a grandi, adopté par un couple de fermiers (Kevin Costner et Diane Lane), sous le nom de Clark Kent. Mais un jour, il rejoint une mission au pôle Nord où a été retrouvé le vaisseau de son père, une découverte suivie de l’arrivée du général Zod (Michael Shannon), un traître kryptonien qui veut faire revivre sa civilisation sur la Terre, et pour y arriver, éradiquer l’humanité. Confronté à ses origines, Kent doit faire un choix. Sur Terre il n’y aura de place que pour un seul peuple : son peuple d’origine ou son peuple d’adoption.
Afin de nous mettre le plus en confiance possible pour ce qui s’avérera les premières minutes de tout un univers cinématographique, le DCEU, Snyder fait commencer son film par un quart d’heure épique et visuellement époustouflant qui voit s’affronter Russell Crowe et Michael Shannon en un duel sans pitié dans un monde qui s’effondre. Malheureusement, avec ce monde si prometteur, c’est tout un film qui s’effondre.
Car dès l’arrivée sur Terre de Kal-El alias Superman, le film semble plus n’avoir comme ambition que d’enfiler tous les clichés possibles et imaginables de ce genre de film. Des clichés qui s’incarnent tout d’abord à travers les personnages de Russell Crowe et de Kevin Costner, respectivement père biologique et père adoptif du super-héros, deux acteurs dont l’immense talent ne parvient pas à camoufler le niveau catastrophique des dialogues (quoique la réplique la plus ridicule du film soit imputable à Michael Shannon : « Il n'y a qu'une issue possible : soit tu meurs, soit je meurs ! »), Costner héritant en prime de la mort la plus idiote du cinéma. A cette image, les personnages sont, comme trop souvent dans le genre super-héroïque, réduits à des clichés dont les actions seront prévues par le plus simplet des spectateurs au moins 10 minutes avant qu’elles surviennent. C’est dommage, car par son sens du grandiose (et malgré un trop plein de CGI à la fin) et celui du rythme, Snyder parvenait à ne presque jamais rendre ennuyeux son film de 2h20… D'autant qu'Hans Zimmer, quoiqu'il ne compose pas ici la meilleure de ses bandes originales, avait trouvé de quoi accompagner parfaitement le film !
Si on renonce donc à toute finesse psychologique, voire à toute finesse tout court, on verra au moins dans Man of steel un divertissement qui assure parfaitement sa tâche, quoique la cohérence ne soit pas son maître mot. Cela ne l’empêche malheureusement pas d’être un énième film de super-héros terriblement impersonnel, ultra-formaté et sans aucune âme…