Je crois que c’est mon titre le plus foireux. A ma décharge, il couronne l’un des films que j’attendais le plus cette année. Je mentirai en disant que j’ai réussi à éviter les spoales ; les diverses notes m’avaient guidé petit à petit vers une grande déception. Je ne m’attendais pas à tomber de si haut.
Histoire de ne pas basculer immédiatement du côté obscur, j’ai bien aimé deux trois trucs : Zod alias Mister Shannon dispose d’une bonne base de bad boy plein de charisme. C’est bien simple, il en a plus que tous els autres réunis. Merde, j’avais dit que j’allais attendre avant de basculer. Ok, je me reprends. Les scènes d’action sont « jubilatoirement dragonballzédiennes », d’où cette impression d’avoir vu un bon duel final entre Végéta et Cell. Voilà. J’ai fait le tour. Je lâche les chevaux.
Il y a tellement de foutage de gueule que je ne sais par où commencer. Nolan me faisait saliver ; Snyder avait été un très bon élève capable de nous avoir avec son esthétisme visuel au service d’une simple adaptation, à la case près, de comics plus ou moins cultes (300 est quand même surtout devenu culte grâce à Snyder, contrairement aux Watchmen). Fallait pas placer la barre si haut, les amis.
On reconnait bien la patte Snydérienne, avec parfois la mauvaise impression de se retrouver face à une sorte de reboot foireux des Watchmen et une quête d’une certaine forme d’esthétisme. Le souci, et là on tape dur sur Nolan, est que le scénario est vide. Oui, vide. Faire de Superman une sorte de christ était américain au possible, je l’accorde, mais ô combien ridicule. 33 ans, le curé, ces poses de croix, le guide de l’humanité, le sacrifié incompris … Nom de Zeus mais que s’est-il passé ? Entre deux références religieuses bien lourdingues, on se retrouve face à une scène d’introspection que viennent encadrer deux séquences d’action, de haut vol, de bourrinage pur … Ici les réflexions de BHL, là du pur DBZ.
Men of Steel est une orgie ; mais dans les orgies, dès que la pénombre se fait, on ne sait plus très bien où l’on atterrit … On en prend plein les yeux, plein les oreilles, un peu comme dans Pacific Rim, mais à une différence près, c’est qu’ici Nolan et Snyder se sont pris au sérieux. Zéro absolu côté second degré, ce qui aurait pu faire passer la pilule. Car, en toute sincérité, j’ai passé un moment bien moins lourdingue devant le dernier Wolverine qui, malgré ses défauts, n’avait lui d’autre prétention que celle de nous distraire.
Passé une mise en place sympathique sur Krypton, le film s’enfonce très vite dans le pire n’importe quoi ; alors j’ai pris le parti de rire. Lois est risible, ces militaires sont idiots avec leurs canons de tous calibres vissé sur Superman. Point de président US, juste un officier à la Independance Day, avec son ingénieur informatique à deux balles qui pige tout immédiatement de cette technologie extraterrestre. Manque de profondeur, de finesse, séquences idiotes portées au firmament du nawak comme ces interminables plans de civils spectateurs de la désintégration d’une ville que personne n’a idée d’évacuer … Et cette conclusion d’une niaiserie rare, où le Superman que tout le monde a vu devient un illustre inconnu. Et encore, par charité païenne, je vais vous épargner un topo sur les clés usb cryptonienne … on était à deux doigt de sortir le virus préparé par Jeff Goldblum …
Enfermé dans des codes purement US que le pauvre européen que je suis a du mal à assimiler, enfermé dans un casting à la con qui nous oblige à nous taper trois heures Maximus (où comment au passage retirer toute dimension tragique à une mort qui l’était), où Costner sur le retour se prend au un chasseur de Twister …
A l’image de mon titre, Men of Steel est tout simplement désolant.