Man of Steel par el_blasio
Allez, je viens entamer l'enthousiasme général avec ma critique négative. Pourtant j'étais prédisposé à apprécier ce genre de gros films pas fin... mais là, c'est pas possible, on est plus proche du nanard à 200 millions de dollars que d'un bon blockbuster hollywoodien. Bon déjà, pour dire que je suis bon public, j'aime bien ce qu'a fait Snyder jusqu'à maintenant... et j'étais fan de Nolan jusqu'à The Dark Knight (par contre Inception n'est qu'une série B gonflée de prétention et The Dark Knight Rises est un énorme ratage en plus d'être très nauséabond idéologiquement). Du coup, j'ai plutôt apprécié la première partie du film, certes kitschissime mais cohérente et assez spectaculaire. Mais alors la suite, c'est la cata... la bêtise est à tous les niveaux du film. La réalisation : Snyder se la joue sobre, tant mieux. Mais du coup, il a l'air tellement perdu quand il ne peut pas faire d'effet clipesque qu'il se sent obligé de faire du pseudo-malick pour contempler... le Kansas. Dès que ça s'agite, il cède à la mode "shaky-cam-pour-faire-réaliste-parce-que-c-est-nolan-à-la-production"... pourquoi pas ? Sauf que c'est sorti en 3d et qu'en plus d'être illisible, pas spectaculaire, ça fout la gerbe. Le cast : avec des noms pareils, comment aligner une brochette de personnage aussi insignifiants ? Crowe fait pitier à faire l'ombre-fantôme-ou-on-ne-sait-pas-trop-quoi après l'épilogue, Kevin Costner apparaît lors de trois scène en flash back où il assène des aphorismes de fast-food,- Spoiler : , quand Henry Cavil vole, on dirait une sorcière tant son expression évoque le balais dans le cul (sans blague, quel tête de constipé ce mec) et tous les autres rôles sont insignifiants. Même Michael Shanon, acteur habituellement génial par la folie qu'il inspire, ne transcende pas son statut de Méchant-très-Méchant Enfin, le pire : LE SCENARIO. Déjà gros problème structurel : on n'a pas affaire à une histoire mais à une check-list d'événements, une succession de scène débouchant sur l'autre, sans qu'aucun fil conducteur fort emballe le tout. Le pire des exemples : comment Loïs Lane rencontre Clarke la première fois grâce à son appareil photo : non mais on nous prend pour des gogols ou quoi ? En plus de ne rien présenter de neuf dans l'histoire du personnage, les rares thèmes abordés (car oui, le film est quasiment vide de toute substance thématique) sont incrustés à l'histoire avec la délicatesse d'une truelle pour finalement ne rien dire (en gros, le combo pack nauséabond holywoodien : famille, foi, sens du sacrifice, absence de déterminisme social... ) Un exemple ? Jor-El en a marre du déterminisme social qui règne sur Krypton, alors il envoie son fils sur les états-unis de la Terre où c'est trop cool car tu peux choisir de travailler chez Ihop (true story). Et tu as beau avoir le choix, ton père adoptif te rabâche 300 fois que si tu es là, c'est pour [b]une raison, un but[/b] à accomplir... pas si différent que ça des Kryptoniens les terriens finalement. Et évidemment, toujours pas remis du trauma du 11 septembre, on démolit metropolis (de nouveau avec la délicatesse d'un défenseur de NFL) pour mieux justifier : Spoiler : On retrouve la même nauséabonderie fascisante que pour le dernier opus de Batman, la boucle est bouclée... Un comble pour un film qui prétend dénoncer le fascisme. Vraiment dommmage parce quand on voit les moyens mis en oeuvre pour ce film, on se dit qu'on aurait pu avoir un chouette relifting du personnage et de sa mythologie avec un regard moderne et nouveau. Là, on n'a carrément pas de regard.