SuperGrave

Tout d'abord revenons sur les images du film. J'ai lu ou entendu quelque part que Snyder pompait pas mal de plans quand Clark est avec sa famille à Malick. Eh bah c'est pas complètement con. Je pense notamment à la scène avec le linge que maman Kent étend, les plans et le montage font vachement penser à ça, y'a un coté un peu mystique qui se dégage de l'expérience visuelle. En fait tout le film est mystique. Entre les questions de destinée, de foi et de devoir, la pellicule flotte dans un marasme de morale chrétienne revisité à la sauce super héros. La scène dans l'église est à ce niveau très révélatrice car le prêtre, tout impressionné par Clarkounet, est on le sent, en train de dialoguer avec un demi-dieu. Superman prend donc la place du christ. Et c'est ça qui est très gênant, c'est que pour faire du héros un point de référence facile, on se sente obligé de la napper d'une sauce morale très discutable.
Je pourrais aussi parler de la mort complètement débile du père de Clark ou de celle encore plus débile de Jor-el. Mais le plus grave, ça reste ce mélange complètement arbitraire de références religieuses et de comics. Enfin y'a aussi le fait que aucun humain dans le film n'a une once de contrôle. Ç'aurait été vachement bien que les humains aient un rôle un peu plus développé dans la victoire de Superman. Et me parlez pas du sacrifice des soldats, c'est un peu ridicule. Non, ce qui est vraiment chiant, c'est qu'à part courir dans tous les sens et crier, ou bien lui tirer dessus, ils font pas grand chose les humains. Et c'est vraiment dommage, du coup on est complètement déresponsabilisés. On a juste à attendre que Superman vienne nous sauver la face. Ce qui, au niveau de de l'idéologie, pue selon moi un peu du cul. Par exemple, dans Spiderman 2, Les New Yorkais aident Spidey et je trouve ça beaucoup mieux au niveau du message que d'attendre un sauveur omnipotent (Jésus, donc...) qui viendrait pour nous éviter d'avoir à lever le petit doigt. Y'a bien quelques scènes ou les humains font des trucs, mais bon... C'est pas génial je trouve.
Enfin, il y a aussi l'allégeance de Clark Kent aux États-Unis, et d'ailleurs à ce propos, je ferais remarquer que malgré qu'une partie de la fin se passe dans l'Océan Indien, on voit pas un seul habitant de cette partie du globe.
Bref, je parlerais même pas des incohérences, parce que ça me déprime, mais voilà. En gros, ça détend même pas, ça énerve.