Only God Forgives par Milan Cvitkovic
Que dire. Le film est superbe, tant par sa photographie que par le jeu des acteurs (Kristin Scott Thomas est éblouissante, elle suinte la vulgarité et la cruauté par tous les pores et on a envie de la tarter dès qu'elle arrive à l'écran) et pourtant on sent que quelque chose manque. Tous les plans sont virtuoses, tous sont débordants d'inventivité, la mise en scène est impeccable. Et pourtant.
Peut-être que Nicolas Winding Refn en fait trop, tout simplement. Peut-être que la débauche stylistique ne compense pas l'absence d'un scénario qui se tient. Admettons-le, l'histoire est là juste un prétexte pour Refn afin de faire exploser un symbolisme un peu trop appuyé (surtout vers la fin). Peut-être que Ryan Gosling, qui d'habitude me réjouit toujours, est trop mutique, trop peu expressif. Ce n'est pas qu'il se débrouille mal, non, il fait avec ce qu'il a, le pauvre. Mais ça ne passe pas complètement. Peut-être que ce sont les dialogues, vraiment trop caricaturaux et amenés sans subtilité aucune. Sans trop pouvoir mettre le doigt sur la raison exacte, je n'ai pas adoré ce film. Il est pourtant, je me répète, très très beau et cela devrait pouvoir suffire à me combler, mais quelque part, quelque chose me retient de l'apprécier entièrement. En bref, un peu déçu par ce qui pour moi reste quand même un bel objet stylistique un peu dénué de sens.
Je reviens juste sur la performance de Kristin Scott Thomas qui reste pour moi la bonne surprise du film. Elle est vraiment stupéfiante.