Un blockbuster digne de la puissance de Superman!
Zack Snyder est un réalisateur en dents de scies : autant sa première oeuvre, "L'Armée des Morts", était très réussie de par sa modernisation du mythe de mort-vivant et de la société de consommation, suivie par d'autres oeuvres à l'univers visuel très intéressant ("300", "Watchmen"), autant son dernier film, "Sucker Punch", témoignait d'un manque flagrant de créativité, en proposant des sketch sans queue ni tête bondé d'effets spéciaux sans se soucier l'ombre d'un instant d'un quelconque scénario. Avait-il pris le melon notre petit Zack? Toujours est-il que sa relecture du mythe Superman avait de quoi intriguer, d'autant plus que Christopher Nolan, réalisateur de la trilogie Dark Knight, y officie ici en tant que producteur.
Que nous raconte ce "Man Of Steel"? Tout simplement les origines du plus célèbre des Kryptoniens, sa naissance, ses pouvoirs, ses dilemmes, et la grande menace qu'il doit éradiquer en la présence du général Zod. Autant dire que j'ai été très déconcerté par les trois premiers quarts d'heure de ce long métrage. Après 15 minutes épiques où on assiste à la destruction de Krypton, le film par la suite semble ne pas se poser, en présentant rapidement les personnages et les principaux enjeux qui vont découler. La psychologie semble donc être mise de côté, plus particulièrement son enfance, résumée ici à travers de simples flashbacks. L'intrigue suit donc tranquillement son fil, sans savoir exactement où le film nous mènera après.
Mais vint ensuite le moment où ses origines lui sont clairement expliqués, tout comme son but qu'il dot accomplir sur Terre. Et là, le film prend son envol : les retrouvailles avec son père, la découverte du costume, son premier vol, les interrogations de Lois Lane... Tout s'enchaîne, avec clarté et précision, et l'on en vient même à remettre en cause la partie précédente en affirmant bel et bien que le parti pris de Snyder est une idée de génie! Car oui, contrairement à un "Amazing Spiderman", qui reprenait de façon triste et terne les enjeux du film originel sans rien y apporter de nouveau, Snyder au contraire décide de ne pas faire de Superman un remake simple et bâclé, mais plutôt une relecture totale. En choisissant volontairement de ne pas s'attarder sur des aspects déjà connus de Superman, développés plus précisément dans le film de 1976, il introduit de nouveaux enjeux, et s'attarde sur des aspects plus humains du super-héros : que fais-je sur Terre? Dois-je sauver les humains qui ne cessent de m'injurier et de me battre? Ou dois-je faire confiance à ma propre race? Cette envie de renouveau et cette dimension psychologique nouvelle, fait parti des très bonnes surprises du film, tout comme l'idée de donner une interprétation très concrète et loin d'être superflue au logo posé sur le torse du héros. L'influence de Nolan, sans atteindre les noirceurs abyssales du Chevalier Noir, n'est donc pas loin.
Et que dire des séquences d'action? Tout simplement impressionnant! Enfin la superpuissance de Superman nous ait montrée à travers ses plus beaux excès, et au terme d'une action folle, furieuse et débridée. Des corps-à-corps d'anthologie, où chaque coup fait traverser les protagonistes à travers plusieurs bâtiments, des scènes de destruction massive, sans oublier des moments de purs lyrisme où l'émotion pointe régulièrement le bout de son nez, pas le temps de souffler! Certes, cela peut lasser, la faute à une grande répétition de certaines techniques (notamment les zooms) et du thème musical. Mais qu'importe, tout est suffisamment rythmé et enlevé pour emporter et impressionner le plus lambda des spectateurs.
Justement, parlons-en du thème musical. Avec Hans Zimmer au score, on ne peut être que réjoui! Le thème principal, caractérisé par une envolée de cuivres mêlée à des percussions, est magistral, tout comme le reste de la BO, renforçant ainsi le caractère émotionnel de certaines séquences.
Enfin, le casting n'est pas en reste : bien que peu présents, Kevin Coster et Russel Crowe montrent, à travers l'image paternelle de Superman, qu'ils sont de grands acteurs, de grande classe, sachant nous toucher par le biais d'un simple regard. Michael Shannon constitue un méchant impressionnant. Amy Adams une Lois Lane enfin sur le terrain, et loin des potiches girly et autre demoiselles en détresse qu'il faut à tout prix sauver. Et Henry Cavill transcende littéralement son personnage : plus humain, plus charmeur, et donc forcément plus attachant, on ne demande qu'à le revoir!
Le fameux tandem évoqué plus haut, suscitant moult débats et surtout bons nombres d'attentes, a donc pour ma part parfaitement rempli son contrat et bien plus que ça. Les folies visuelles de Snyder, conjugué à l'écriture et l'ambiance très humaine de Nolan, a fait de "Man Of Steal" LE blockbuster ultime. Un film à revoir maintes et maintes fois, à conseiller, à partager!
