Un aventurier artificiel de téléréalité aux dents blanches et au sourire d’aérogare s’engage à s’auto-filmer durant 5 jours en solo dans les forêts du grand nord canadien pour le énième épisode d’un show sur le thème de la survie dans la nature. Evidemment ni lui ni l’équipe ne s’attendent à ce que l‘aventure ludique ne vire en un véritable survival.
Le spectacle se scinde clairement en deux parties, mais, contrairement à ce que j’ai lu, l’une nous prépare à l’autre à bien des reprises, elles me paraissent donc bien s’emboiter, et ne m’ont semblé ni contradictoires ni incompatibles. La première nous fait partager l’angoisse croissante d’un héros dérouté, le harcèlement confus, la fatigue accablante, la faim crescendo et l’usure qui le pousse à bout, et la seconde explose carrément, avec le déclenchement ouvert de la partie de chasse.
Ce bon petit film canadien d’à peine 1H20 n’a pas d’autre ambition que de servir une aventure pleine de suspense, de surprises et de mélange de genres. Actions et survival sont bien sûr au rendez-vous, mais aussi angoisse et horreur, avec un zeste de critique sociétale télévisée. Et soudain, même si c’était couru, on ne s’attend quand même pas à un tel basculement
dans une SF catastrophe rappelant évidement Predator,
illustrant le total retournement d’enjeu d’un final ouvert sur un palpitant goût d’inachevé.