Manchester by the Sea n'est pas un film que j'aurais été voir si l'on ne m'y avait pas emmené. Dramatique, terriblement vrai, j'en ressort troublée.
Casey Affleck joue incroyablement bien, entrant dans la peau d'un homme tourmenté, qu'on pense bouillonnant d'amertume, et qui, au fur et à mesure de l'histoire, se révèle aussi vide et désabusé qu'un homme puisse l'être.
Parfois, son coeur semble battre à nouveau. Souvent pour hurler colère, parfois pour sourire. Et à chaque fois, c'est beau.
Que dire de Michelle Williams... Touchante, sublime.
Lucas Hedges joue un personnage intéressant, qui s'écarte un peu du cliché de l'ado tiraillé. Ici encore, ses failles sont révélées avec une justesse saisissante, dont l'expression la plus flagrante apparaît lors de sa crise de panique.
Ce film est, comme je le disais, terriblement vrai. Là est peut être la raison qui divise ses spectateurs. C'est un film pudique, triste, réel. Il y a des longueurs parfois. S'attacher au personnage de Lee m'a pris du temps, personnellement. Ce n'est pas un film "facile".
J'ai également été perplexe devant certaines scènes, peu sûre de l'intention du réalisateur. Dois-je rire ? Dois-je m'émerveiller ? C'est notamment la raison pour laquelle ma note s'est retrouvée un peu amputée.
Mise à part ce petit bémol, Manchester by the Sea est une oeuvre poignante. Plus que pour l'esthétique du film, je l'aime pour ses personnages, leur profondeur et leurs liens, le dit et le non-dit qui rend ces relations si palpables, si bouleversantes, et si tragiques.