Il y a tant de chose à dire sur ce film et encore une fois, je vais essayer de laisser de coté le fait que j'ai un peu du mal avec la vision du monde de Mr Lvt et que je suis black. Encore un challenge pour mon impartialité légendaire...

Ce film est pervers dans un sens inhabituel. Il est pervers dans sa façon de représenter les choses car même en apportant des éléments de questionnement sur la nature humaine, mais il peut être perçu (encore une fois) comme une ode à l'esclavagisme (cf yusekai yori). Surtout au regard du personnage aux idées controversées qu'est Lars Von Trier... Ce film n'as pas un discours de la "nécessité" de l'esclavage mais on pourrait le penser. C'est ce qui est troublant. Car Lars ne fait pas dans la demi mesure et traite le sujet de manière brutal. Le sujet, c'est le conditionnement. C'est comment les gens évoluent ou peuvent évoluer (ou n'évolue pas) quand ils sont contraint, enfermes, nées en captivité, comme des animaux au zoo et élevés pour servir. A mon sens, ce film ne tiens pas un discours de nécessité de l'esclavage et surtout, les personnages sont interchangeables. On aurait pu mettre des blanc, des arabes, des chinois mais le message n'aurait pas été aussi fort et puissant qu'avec le symbole du conditionnement l'esclavage des noirs. Et c'est là qu'il possède plusieurs lectures.

J'entends par là, qu'il nous laisses à notre propre réflexion, notre propre interprétations, nos propres réponses en faites. Il y a pas véritablement de moral mais ça peut être très mal interprété et c'est ce que qui me fait très peur avec ce film. Et je pense que ça révèle beaucoup de moi aussi.

C'est pour ces raison que je vais beaucoup m'étendre sur cette critique.
Alors critiquons, critiquons...*

Nous suivons toujours le même personnage que dans Dogville, si vous ne l'avez pas vu, je vous invite à le voir, cependant out Nicole Kidman. Elle ne manque pas franchement au film, la fraicheur de la nouvelle actrice est suffisante pour véhiculé cette naïveté dont fait preuve le personnage.

Les décors sont moins vétustes que dans dogville, on voit un peu plus d’éléments de décors, table etc... c'est con mais avant il y a avait surtout des traits sur le sol. C'est un peu Comme si Lars s'était sentie obligé d'habiller un peu plus son second opus. Ce choix de décor spartiate reste toujours original et cohérent dans sa manière d'intégrer l'environnement et surtout cette position affirmé que l'histoire est ce qu'il y a de plus important me plait particulièrement.

Car le personnage principale est assez naïf est bien que connaissant les bassesses et la perfidie de l'humanité, est toujours enclin à chercher le meilleurs et à rendre justice. C'est ça c'est Miss justice.

Après on peu avoir plusieurs problèmes, déjà avec le personnage principale, elle personnifie clairement une Amérique justicière et puritaine, une morale maternaliste.

Et cette jeune fille va être confronté à sa vision du monde avec son arrivé à Manderlay, propriété d'une vieille femme blanche qui a conservé ses esclaves dans l'ignorance en les coupant du monde et leur faisant croire que l'esclavage est toujours d'actualité.

On a tous de suite envie d'aider la jeune femme qui se propose de rendre justice, qui veut libérer les agneaux égarés, bref la sauveuse quoi. Mais la sauveuse se confronte à plusieurs choses qu'elle n'avait pas prévu.

D'abord, la liberté c'est bien, mais ils vont aller où ? Vivre où? donc elle se confronte non pas au refus de la famille esclavagiste comme elle le croyait, enfin si quand même, ils se rebellent vite fait, ils ne sont pas enchantés par la perspective de perdre de la main d’œuvre, bon, c'est compréhensible qu'il y est une certaines réaction de leurs part, cependant elle ne s'attendait pas à la réaction pleine d'ingratitude des esclaves.

Et c'est là que la réflexion autonome commence, il y a des scènes qui sont hautement discutable, qui m'ont mise mal à l'aise, mais qui dans la psychologie du personnage me paraissent totalement cohérente. Et puis il y a ce constat, ce constat que LVT ne traite pas de l'esclavage mais de la nature humaine. Et ce fait est très compliqué à déceler de part justement cette motivation du film de nous laisser faire notre propre avis.

On sent qu'il a essayé de traiter la chose avec beaucoup d'impartialité, il prend pas de gant mais il nous laisse réfléchir à des choses qui au premiers abords nous paraissent vrai ou inéluctable, comment dire, comme une vérité général mais qui au fil des évènements deviennent moins facile à appréhender. Je ne saurais complétement m'expliquer sur ce point sans spoiler totalement le film... Lvt nous renverse l'esprit.

Lorsque les raisons de l'isolement sont soulevés, on comprends qu'on s'est fait avoir au même titre par notre naïveté.

Pourtant, il y a quelque chose qui me chiffonne dans le discours de Lvt, un arrière goût de merde sur le quel je n'arrive pas le mettre le doigt. LVT dénonce ou plutôt il nous démontre qu'en rendant la liberté a un chat apprivoisé, c'est prendre le risque qu'il se fasse écraser par une voiture.

Un film puissant, a revoir, a décrypté, et a comprendre.
lilithcit
6
Écrit par

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le 3 oct. 2014

Modifiée

le 28 oct. 2014

Critique lue 309 fois

lilithcit

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