Ouais, ben on est au niveau de Ed Wood Jr. là dans le truc mal branlé fait sans aucun moyens, écrit avec un demi-cerveau et joué par d’extrêmement mauvais acteurs qui en plus cabotinent à mort. Sans la naïveté touchante de ce dernier. Ça n'a strictement aucun sens, mélange allégrement du savant fou voleur de cadavres, du Edgar Allan Poe, un soupçon de nudité et... de la maltraitance animale.
Pour autant on est très loin d'un bon nanar, le film manquant cruellement de rythme et d'envergure. Maniac avait pourtant comme programme alléchant d'illustrer la déchéance de personnes tombant dans la maladie mentale (avec tout plein d'approximations et de fond de morale nauséabonde et réactionnaire) mais c'est tellement un prétexte auquel personne ne croit que les panneaux d'explications documentaires qui ponctuent le film deviennent plus un running gag qu'autre chose. Il restera pour les amateurs les plus acharnés un sentiment de consternation diffus pas désagréable, deux trois petits passages qui confinent à l'absurde et le plaisir de voir écrit the end qui signera la fin tant attendue d'un calvaire pourtant court (un peu moins d'une heure).
Je ne me souviens déjà plus beaucoup de Marihuana, le film suivant du réalisateur, mais j'y avais trouvé quelques bizarreries légèrement intrigantes et c'était assez salvateur et permettait de passer de "houla, c'est le pire film que j'ai jamais vu" à "ah, c'était marrant". Là on est clairement sur du "houla, c'est le pire film que j'ai jamais vu".
PS : il y a un moment j'avais entendu parler je ne sais plus où (et vu l'extrait) de l'arrachage de bras de The Brain that wouldn't Die (1961) et je sais pas pourquoi j'étais convaincu que c'est dans Maniac que ça se trouvait. Une mauvaise raison pour voir un mauvais film, erronée qui plus est.