Dans les peaux d'Elijah Wood.
C'est quand même un peu soulagé que l'on sort de la vision de ce film.
On ne peut pas dire que ça sentait très bon tout ça !
En premier lieu, comment remplacer Joe Spinell ? Comment l'éternel ado qu'est Elijah Wood, avec son petit duvet inflammable et ses grands yeux bleus de pucelle terrifiée pourrait piquer la place de l'immense carcasse alcoolisé de "big" Joe, de sa peau vérolée et de son regard malsain ?
Comment retranscrire ce New-York poisseux et sombre ? Ce coupe-gorge sans âme qu'était le New-York de la fin des 70's ? Cette ville rongée par le vice et le crime, dont Lustig accentuera l'effet de vérité crasse, en filmant sans autorisation dans les rues de la "Big Apple" par manque d'argent.
Soyons franc, rien de tout ça n'a été surpassé. Mais le naufrage supposé n'a pas eu lieu.
Tout d'abord notre gentil hobbit ne s'en sort pas si mal. Sûrement par le fait qu'il ne soit finalement que peu présent à l'écran. Par la grâce de cette caméra subjective, d'abord un peu énervante, mais parfaitement maîtrisée par le réalisateur, qui nous embarque assez finement dans l'esprit malade de Franck. Peu présent Elijah, mais constamment là.
Pour ce qui est du New-York "Scorsésien", il a tout bonnement été remplacé par un Los Angeles au couleurs plus froides et dont la photo très eighties (et très réussie) ne démérite absolument pas.
L'histoire quant à elle n'a pas beaucoup variée. Franck retape des vieux mannequins. Un peu comme nos chirurgiens esthétiques me direz-vous !?
Pas exactement. Il s'agit plus d'une passion. D'une passion morbide. Morbide et maternelle.
Oui, car notre bon Franck n'a toujours pas encaissé de voir, tout minot, sa môman se faire grimper dessus par plein de monsieurs différents et lui crier fort dans les oreilles.
Alors francky depuis, les femmes, hein ??!!..Tu m'as compris !
A part les scalper et agrafer leur tignasse sur la tronche de ses mannequins aux yeux vides. C'est à peu près tout c'qu'il aime leur faire le Francky !!
...Peut-être Anna ??... Peut-être arrivera-t-elle à le faire changer ??...(ATTENTION SPOILER !!) : MON CUL, OUI !!!
C'est donc en honnête remake que se présente ce "Maniac 2013". Certes la sauvagerie primitive de Spinell et Lustig s'est adoucie, s'est un peu lavée les mains et s'est recoiffée dans les toilettes. Mais un bel esprit règne encore dans cette production Aja. Un amour et une vraie déférence envers l'original ( dont la plupart des remakes ne peuvent se targuer), une envie d'étonner, de sortir (un peu) des sentiers battus.
De réussir à faire avec franchise et la tête haute, une sympathique série B d'une sublime série Z.