Si ce Maniac aussi est un des rares grands films sur les psycho-killer, c’est notamment en raison de la vision subjective tout le long (sauf lors des meurtres – manière de tenir à sa place la violence). Aja et Khalfoun ont façonné un monument de terreur pure, entre modernité et discrètes manies vintage rappelant sa source des 80s. Accessoirement, ils ont eu le courage de ramener le slasher et l’horreur authentique, premier degré et immersive, dans le paysage du non-Bis. Pour les adeptes de gore et de cauchemars sérieux, ce sera un feu-d’artifice.
(..) Le climat anxiogène, extrêmement ambivalent surtout, de ce Maniac 2013 en fait une véritable expérience, un de ces moments de cinéma où on se laisse conquérir. L’emprise émotionnelle est massive, cruelle également : nous partageons le regard du tueur et avons de la compassion pour Frank, dont nous connaissons la détresse ; en même temps, nous sommes en totale insécurité par sa faute ; et en emphase avec ses victimes, partageant ainsi doublement la condition d’otages, aux premières loges de la tragédie.
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