Mank
6.3
Mank

Film de David Fincher (2020)

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Je me suis profondément ennuyée.


Suivant ce qui semble être un grosse mode actuelle, nous voici renvoyés dans le temps, à l'époque où Hollywood était une usine à rêve pourrie de l'intérieur mais où le talent abondait.
Le carton d'ouverture annonce la couleur, Orson Welles est à part, il est à part dès ses débuts et s'impose comme un créateur indépendant.
Ce n'est pourtant pas lui le centre de ce film mais Herman Mankiewicz, qui, alité après un très grave accident, doit écrire Citizen Kane en 60 jours (ou presque). Le film passe savamment sous silence la lourde ré-écriture de Welles mais passons nous aussi.


Ce devrait être palpitant. La création d'un chef d'oeuvre, le processus créatif d'un homme au bout du rouleau, des flash-backs sur les studios, Randolph Hearst, Orson Welles et sa mégalomanie.
Hé non, je me suis ennuyée. Beaucoup. J'ai terminé péniblement cette toile d'araignée qui n'arrive pas à appréhender son sujet tant la forme prime sur le fond.


Fincher, que je considère compétent (il a chez moi ses réussites et ses ratés) se prend manifestement pour un nouvel Orson Welles.
Son indépendance chez Netflix qui fait écho à la liberté négocié par le modèle, le noir et blanc, le montage non linéaire et j'en passe.
Certes, il se peut tout simplement qu'il émule Citizen Kane qui sert de colonne vertébrale mais cela me parait plus que cela.
Fincher, frustré lors de son premier film charcuté par les producteurs, se rêve en dieu tout puissant.
La réalisation ne tire pas vraiment parti du noir et blanc, qui n'est pas un vrai noir et blanc à mon sens. C'est un film dont on a retiré les couleurs et auquel on a rajouté quelques imperfections vintages (façon Tarantino) pour faire genre.
Les ombres manquent de profondeur.
Cependant Fincher travaille bien ses cadres et sa profondeur de champ, et donne aussi un vintage feel de qualité dans les mouvements de caméra, la musique (le générique est génial sur ce point) plus qu'avec les imperfections citées plus haut.


Le casting est très bon avec en premier Gary Oldman qui ne déçoit jamais ainsi que Charles Dance, toujours impérial.
Par contre Tom Burke en fait des tonnes, DES TONNES, en Orson Welles dépassant largement le cadre de la caricature.


Un film qui a tous les ingrédients pour me plaire et qui n'y parvient pas.
N'est pas Orson Welles qui veut (sachant que ce n'est pas mon réal préféré même si le talent indéniable est là). Fincher tente de tracer un parallèle entre lui et un maître et n'arrive à ne susciter qu'un vague intérêt et se prend les pieds dans le tapis d'une narration concentrique qui ne sert qu'à perdre le spectateur au lieu de le guider dans les thématiques du film.


A mon avis bien sûr.

Créée

le 14 déc. 2020

Critique lue 118 fois

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Anilegna

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