Que peut-on attendre d'une comédie romantique des années 80 avec Andrew McCarthy dans le rôle titre?
En effet, la question se pose, parce qu'à vue d'oeil, ça sentait le teen movie débile, voir le remake du plutôt fun Weird Science (une créature de rêve). Et en fin de compte, on se rapproche un peu des deux hypothèses.
Mannequin fait partie de ces films des années 80 qui en capturent le parfum, de ceux qui ne cèdent rien sur le terrain de l'absurde, du burlesque et du kitsch. Comme dans beaucoup d'autres films du genre, le comique de situation fonctionne plutôt bien, entre autre grâce à cette liberté d'esprit et cette fantaisie qui le caractérise.
Andrew McCarthy, que j'ai adoré dans St Elmo's fire, Class ou Pretty in Pink, joue une nouvelle fois un rôle de looser sympathique, mais jamais pathétique. Il faut dire que le personnage est plutôt touchant, et son incarnation ne souffre pas d'une seule fausse note.
Niveau casting d'ailleurs, c'est assez satisfaisant, notamment James Spader (Spader et McCarthy était un duo qui fonctionnait à merveille dans Pretty in Pink) qui campe un lèche-botte parfois hilarant, Kim Catrall, splendide en beauté fatale créée de toute pièce (plus que Kelly Lebrock en tout cas, désolé ^^), GW Bailey en gardien parano (son rapport à ses chiens est bien foutu) et enfin Estelle Getty en patronne bienveillante. Une note dissonante hélas à travers le cliché vu et revu de la "folle", avec le personnage joué par Meschach Taylor. Autant irritant que son homologue dans Le Vème élément dix ans plus tard, il est fréquemment insupportable même si sa relation amicale avec le héros est réussie.
Côté humour, on frise à quelques reprises le politiquement incorrect, voir la représentation un tantinet raciste (bonjour, cliché italien sur patte). Pour ce personnage, incarnation du machiste entreprenant lourdingue, le traitement par ce seul prisme suffisait sans aller dans une version Michel Leeb eco+. Mais il faut reconnaitre une liberté de ton dans le film, que ce soit dans certains scènes grandguignolesque, dans l'humour parfois peu subtil j'avoue, et dans le scénario lui-même.
Globalement, Mannequin offre une expérience très sympathique, avec un casting correspondant parfaitement aux besoins du scénario. Pas trop superficiel, assez drôle, satisfaisant, le film pâtit donc essentiellement de son manque de subtilité sous certains aspects, d'une ou deux scènes inutilement trop longues, et de quelques clichés un peu trop agaçant. Mais on est sur du film 80s à la limite du teen movie, avec le charme qui va bien et la musique très typée. On a pas besoin de grand chose de plus pour en profiter.