Film de Eriprando Visconti (Eriprandon ça rigole pas, c'est pas Kévin ou Bradley), neveu de qui vous savez.


Je n'avais vu de lui que "La religieuse de Monza" (histoire vraie par ailleurs) qui contrairement à celle de Rivette n'avait pas été censurée mais c'est une autre histoire.


Ne pas se fier au très court résumé de SC qui spoile un max (!) sans véritablement en dire plus et occulte la réflexion et richesse de ce film, très "Années de plomb" donc à éviter un soir de déprime ou d'élection trumpienne.


On y croise Martin Balsham, très bien, dans sa période italienne, procureur muté en zone 12 qui rêve de revenir à la ville, face à Terence Hill, en mode très sérieux et tjs bon entre 2 Trinita. Rien que pour cela, ça vaut le coup.


Paola Pitagora (vue chez Mocky et bcp d'autres) y est aussi très bien ainsi que Adalberto Maria Merli (le méchant de "Peur sur la ville") et sa tête de pervers fourbe à qui on filerait un (bon) dieu quelconque.


Nous naviguons entre deux époques à 7 ans d'écart (bien suivre le premier procès et ses conséquences) autour de qui semble être une magistrale (sans jeu de mot) erreur judiciaire et un procès bâclé plus par arrivisme que par incompétence dans une Italie de sous-préfecture.


N'étant pas juriste, je ne sais si le postulat du scénar et l'attitude de la coupable, après sa libération anticipée, est réaliste et si la dénonciation de l'absurdité de sa situation a amené un débat autour de ce genre de cas.


Les scénaristes expérimentés du truc ne sont, certes, pas Age et Scapelli, mais réussissent jusqu'au dénouement à nous faire nous interroger sur l'implacable destin d'un pion humain face à la machinerie de la justice, déjà imparfaite avant l'IA.


Je ne suis pas persuadé qu'à la même époque US ou français auraient fait mieux, loin de là et sans doute pas plus à ce jour dans le constat froid et clinique sans être mélo ou voyeur ou démago. Le cinéma asiatique, lui peut-être, au moins pour la fin...


Donc, à découvrir pour tous les archéologues du ciné transalpin qui, au-delà des œuvres de l'oncle du réa et/ou de ses potes, a été un formidable réservoir de films "de genre" parfois drôles, parfois glaçants mais toujours en phase avec l'actualité locale.


Neubauten
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le 20 janv. 2025

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