On pourrait considérer ça comme une définition de la lenteur mais même le concept de lenteur serait trop faible pour définir ce film, ça serait plutôt une panne d'essence, comme celle qui mène aux péripéties de ce récit, et au final, on ne décollera plus, condamnés à subir les supplices d'un homme boiteux, de deux amoureux qui ne font rien d'autre que s'embrasser jour et nuit, de femmes comme des chiennes de l'enfer et du Maître, du Maître de cette atrocité visuelle prisonnière d'un temps infini ou aux airs d'infini. On pourrait rigoler des faux raccords, de la qualité du cadrage et du découpage mais ce serait des rires figés, glacés par le souffle d'un temps qui ne s'écoule pas et forme des stalactites.