Ce film n'est pas un film, c'est un simulâcre, une enveloppe vide qui entoure une lettre inexistante, qui vous fait espérer quelque chose mais il n'y a rien. Transparent comme du verre. Le semblant d'histoire de ce semblant de film est un mélange de faux débats, ou plutôt d'ébats politiques entre deux couples qui tiennent plus de la masturbation collective que de l'échange d'opinions internes, de problèmes amicaux et conjugaux liés au ébats (le cas de le dire) diplomatiques du pays à l'époque sarkozienne et d'un vide maquillé, qui veut avoir l'air de quelque chose mais n'a pas l'air du tout de quoi que ce soit, si ce n'est d'un vide qui remplit l'atmosphère de sa transparence et les écrans d'une neige grisâtre. Et finalement, c'est pas un film mais un canton suisse, une apparition de la neutralité, du ni bon ni mauvais à un niveau miraculeux. À travers ces très (trop) nombreux monologues, on entre dans un tunnel dont on ne voit le bout qu'une fois sorti, après avoir franchi la ligne indicible de l'obscurité. Par moment, à travers l'étendu néant de cette "œuvre", on croirait entendre quelque chose, des aboiements de chiens au loin mais rien de plus, que des paroles en l'air et alors on referme la fenêtre et on oublie les chiens, la rue et l'odeur de pisse des bobos parisiens qui lèvent la patte sous les lampadaires et font passer leur urine pour de l'eau bénite.