Usine à cauchemars
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le 23 mai 2014
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Avant d'aller au cinéma voir le film, je me suis demandé à quoi il fallait m'attendre et je me suis fait un petit recap mental de ce qu'avait été pour moi son dernier film. Cosmopolis était franchement bien foutu, coincé dans cette limousine à une époque hors du temps mais pas si éloignée de la notre où Cronenberg s'en donnait à coeur joie de taper sur les manias de la finance et d'affubler à Pattinson le caractère le plus associable qui soit, dans un but pédagogique(?) et délateur (dans le bon sens). Donc j'ai fait ce que je m'étais dis de faire, j'ai résumé le film: violence dans les images, esthétisme certain, énormément de symboles, et surtout un fil narratif qui met à l'épreuve la capacité d'analyse, de compréhension, et de concentration du spectateur (Aaah!.. Crise de panique coréenne quand tu nous tiens!)
Bref, j'étais déjà plutôt sûr d'être parti pour une bonne séance SM au ciné à me torturer l'esprit et à devoir revoir le film AU MOINS quatre fois pour comprendre à peu près la fin. Du coup j'ai été à la fois ravi et déçu (j'ai du ranger mon fouet et ma combinaison en cuir) par le fait que cette fois ci la trame est beaucoup plus accessible que dans Cosmopolis (je vais très souvent comparer Maps to the Stars à Cosmopolis) et permet une bien meilleure lecture du film donc.
Nous voici plongé dans Hollywood, ses studios, ses paillettes, et surtout ses monstres. Oui encore une fois ça bash, et Cronenberg ne fait pas dans la dentelle, il dépeint littéralement un monde de chaos et immoral au plus haut degré (Ouais non je crois que là ça atteint des sommets), ou comment l'humain peut s'élever au plus haut des cieux, s'y bruler les ailes, et retomber dans les abîmes de l'ignorance aussi vite qu'il est devenu célèbre.
Franchement l'affiche est toute justifiée (Tout autant que le titre), on est vraiment dans un milieu de pyromanes, où tous finissent par s'immoler (figurativement aussi bien que littéralement) tels les moines hollywoodiens de la déchéance qu'ils sont. Au final on a un scénario qui tient franchement la route et la symbolique du film s'inscrit presque dans la lignée de Cosmopolis, comme dénonciatrice de la déchéance d'un pan bien spécifique de notre société.
J'arrête ici avec la poésie à deux francs et je passe au reste du film (c'est à dire pas mal de trucs!)
Les acteurs sont franchement bons, et on peut penser que Cronenberg est surement la mère Teresa du cinéma hollywoodien puisque après avoir porté secours à mr. Pattinson (qui est ici moins froid et calculateur que dans le précédent Cronenberg), il donne naissance à un acteur, Evan Bird(s). En effet c'était pas la référence la plus évidente du monde et si ce nom ne vous dis rien, sa tête à baffe, elle, vous restera gravée dans la mémoire! C'est honnêtement une agréable surprise, quand on voit qu'il arrive à se hisser au degré de monstruosité de John Cusak (une bonne référence je trouve) ou bien Juliane Moore, névrosée au possible que l'on vomit après 5 minutes de film. Mia Wasikowska n'en parlons pas, elle m'avait déjà bluffé dans Stoker, et elle monte d'un cran supplémentaire dans Maps to the Stars. Je suis aussi content de retrouver Sarah Gadon (la femme de Pattinson dans Cosmopolis) qui malgré le fait qu'elle se retrouve au second plan, un élément essentiel du film. Les acteurs portent vraiment le scénario, si bien que je me suis vraiment demandé si un tel niveau d'inhumanité pouvait exister (je vais pas plus en dire pour éviter le spoil).
Aussi on retrouve un film vraiment bien monté, avec des plans remarquables (attention, le plan fixe tue.) et un son de très bonne qualité. Je regrette juste l'absence musicale du film, il y a de la musique bien sur, mais après une telle explosion de richesse musicale dans Cosmopolis, on s'attendait à plus que ça ici.
Mon dieu j'ai déjà trop écrit, bon du coup je vais essayer de conclure assez rapidement, le film est excellent, les images sont belles, le scénario tient vraiment la route et porte avec brio le message de Cronenberg, vraiment un excellent film pour moi!
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Créée
le 31 mai 2014
Modifiée
le 31 mai 2014
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